Les géantes glacées de notre Système solaire, Neptune et Uranus, viennent de révéler leurs véritables couleurs, changeant la perception que les astronomes avaient de ces lointaines planètes. La combinaison des données historiques de Voyager 2 et des observations plus récentes du télescope spatial Hubble et du Très Grand Télescope (VLT) a permis de redéfinir la teinte exacte de ces deux planètes.
Images d'Uranus prises par le HST/WFC3 de 2015 à 2022.
Crédit de l'image: Patrick Irwin
Longtemps, Neptune a été considérée comme d'un bleu foncé profond, tandis qu'Uranus était réputée pour sa couleur bleu-vert plus claire. Toutefois, grâce aux images retraitées, il s'avère que ces deux planètes sont en réalité d'un bleu-vert plus pâle et se ressemblent davantage.
Ces révélations sont issues des images collectées par Voyager 2 durant son passage près d'Uranus et de Neptune, respectivement septième et huitième planètes du Système solaire, en 1986 et 1989. L'équipe de chercheurs, dirigée par Patrick Irwin, physicien planétaire à l'Université d'Oxford, a retravaillé ces images pour une représentation plus fidèle des couleurs réelles de Neptune et d'Uranus.
L'étude, publiée dans les
Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, a utilisé les données du Spectrographe d'imagerie du télescope spatial Hubble (STIS) et de la Caméra à champ large 3 (WFC3), ainsi que celles recueillies par l'Explorateur spectroscopique multi-unités (MUSE) du VLT.
Les images résultantes démontrent que les deux géantes glacées partagent une nuance bleu-vert similaire, bien que Neptune soit légèrement plus bleue. Cette différence pourrait être attribuée à une couche de brume plus fine entourant Neptune par rapport à Uranus.
Crédit image: Patrick Irwin
En outre, l'étude offre un éclairage sur les variations de couleur d'Uranus au cours de son orbite de 84 années terrestres autour du Soleil. On observe que cette planète paraît légèrement plus verte pendant ses solstices, quand l'un de ses pôles est orienté vers le Soleil, comparativement à ses équinoxes. Les chercheurs attribuent ce phénomène à une "capuche" de méthane glacé influençant la réflexion des longueurs d'onde vertes et rouges aux pôles d'Uranus, capuche absente à l'équateur.
Cette étude pionnière résout certains mystères persistants sur les couleurs des géants glacés, grâce à une approche alliant modèle quantitatif et données d'imagerie.