Les rayons de supermarchés débordent de plats industriels faciles à consommer. Il n'y a pas à dire, ces produits sont pratiques ! Mais ce côté pratique cache une réalité plus préoccupante: un risque sanitaire, qui ne s'explique pas uniquement par la quantité de calories ingérées.
Une équipe de chercheurs vient en effet de montrer qu'en seulement trois semaines, ces produits pouvaient bouleverser la santé de ceux qui les consomment, quelle qu'en soit la quantité.
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Depuis plusieurs années, ces aliments ultra-transformés sont pointés du doigt pour leur lien avec l'obésité et les maladies métaboliques. Mais ces observations reposaient surtout sur des enquêtes épidémiologiques, qui indiquent des associations sans établir de réelle causalité. Pour aller plus loin, une équipe internationale a donc réalisé un essai clinique contrôlé, afin de comprendre si les effets néfastes de ces produits sont liés aux excès alimentaires qu'ils suscitent, ou à la nature même de ces produits.
Un protocole expérimental inédit
L'étude reposait sur 43 hommes, âgés de 20 à 35 ans et répartis en 2 groupes. Les chercheurs ont ainsi pu comparer les effets d'un régime riche en aliments ultra-transformés par rapport à un régime basé sur des aliments peu transformés. Les participants recevaient soit une alimentation adaptée à leurs besoins quotidiens, soit un surplus énergétique de 500 calories par jour.
Cette distinction a permis d'observer les effets des aliments ultra-transformés sans confondre l'influence des calories avec celle de la transformation industrielle. Après trois semaines, les volontaires ont eu une période de trois mois de pause, et ont ensuite échangé de régime.
Les mesures réalisées intégraient le poids, la masse grasse, la pression artérielle, les paramètres hormonaux et la qualité du sperme, offrant une vue d'ensemble sur la santé métabolique et reproductive.
Des altérations visibles en seulement 3 semaines
Les résultats ont surpris les chercheurs par leur rapidité et leur ampleur. Les hommes soumis à une alimentation riche en aliments ultra-transformés ont pris en moyenne 1,5 kg, et ce même sans excès calorique.
Le rapport entre cholestérol LDL et HDL a augmenté, renforçant les signaux de risque cardiovasculaire. Une baisse d'hormones essentielles, telles que la FSH ou la GDF-15, a également été observée, avec des implications directes sur la fertilité et la régulation énergétique.
Enfin la qualité du sperme a été détériorée, marquée par une diminution du nombre de spermatozoïdes mobiles. Pour rappel, ces nombreux (et rapides !) effets n'étaient pas liés seulement aux calories, mais bien aux caractéristiques des aliments ultra-transformés.
La piste des polluants industriels
Les chercheurs ont constaté une élévation du taux sanguin et séminal de phtalates, plastifiants connus pour perturber le système endocrinien. Cette présence confirme l'idée d'une contamination lors des procédés de transformation et via les emballages.
Des taux réduits de lithium, un oligoélément qui joue un rôle dans la régulation de l'humeur, ont également été observés. Ces perturbations suggèrent une dimension chimique propre aux aliments ultra-transformés, distincte de leur simple composition nutritionnelle.
Selon l'équipe, l'accumulation d'additifs et la multiplication des étapes de fabrication augmentent mécaniquement le risque d'introduire ces substances indésirables dans l'organisme.