Adrien - Lundi 24 Avril 2023

Vidéo: Starship ravage son pas de tir - ces 2 erreurs pourraient coûter cher à Elon Musk

La nouvelle fusée de SpaceX, Starship, la plus grande et la plus puissante du monde, a laissé des traces imprévues lors de son premier décollage. Le pas de tir au Texas a été sérieusement endommagé.


Un cratère impressionnant s'est formé sous le pas de tir. Le béton au sol a été soufflé, tout comme une partie de l'infrastructure devant supporter l'énorme fusée. Les fondations et l'armature métallique sont mis à nu par endroits.

Le pas de tir a subi des dégâts importants qui prendront vraisemblablement plusieurs mois à être réparés. Ces dégâts pourraient retarder les prochains vols d'essai ainsi que le développement du Starship, sur lequel la Nasa compte pour déposer ses astronautes sur la Lune. Avant le vol test, Elon Musk, patron de SpaceX, souhaitait simplement "ne pas détruire l'aire de lancement". Mais il semble que SpaceX ait sous-estimé les conséquences d'un simple décollage de cette fusée de 120 mètres de haut.

Lors du décollage, un cratère profond a été creusé sous le socle de la fusée. Les dégâts causés par les moteurs étaient bien plus importants que prévu, projetant du béton sur plusieurs kilomètres et mitraillant littéralement les équipements sur place, y compris les imposants réservoirs d'ergols.


Certains réservoirs devant stocker les ergols de la fusée sont pliés, les quatre en première ligne sont criblés d'impacts.
Theresa Cross/Space Explored


Le pas de tir de Starship n'était pas équipé de deux infrastructures généralement utilisées pour des lanceurs lourds: un "déluge" pour atténuer les ondes acoustiques et un "déflecteur de jet" pour rediriger les gaz émis. Construire ces infrastructures est extrêmement cher, surtout pour une fusée de la taille de Starship.

Pour ce vol test, SpaceX a fait le choix de ne constituer qu'une dalle de béton sous la fusée avec une résistance sensée être suffisante pour ne pas se détruire sous les contraintes énormes de ce premier lancement. Elon Musk a toutefois expliqué après le test que l'entreprise avait commencé à construire "une plaque en acier refroidie par de l'eau" bien plus résistance, destinée à être placée sous le socle de la fusée. Mais sa fabrication n'était pas achevée pour ce lancement.

SpaceX n'avait donc ni installé les infrastructures traditionnelles pour le décollage d'un engin de la puissance de Starship, ni attendu la finalisation de la construction de la plaque en acier refroidie. Des choix qui vont au final coûter cher à la firme d'Elon Musk, la dalle de béton n'ayant de toute évidence pas eu la capacité de résister aux premières secondes du lancement.

Mitraillage de bétons dans les environs de la zone de lancement

SpaceX devra renforcer son pas de tir et déterminer la cause des problèmes rencontrés en vol avant de pouvoir revoler. Plusieurs moteurs n'ont pas fonctionné, et les deux étages de la fusée ne se sont pas séparés comme prévu. La FAA devra également autoriser de nouveau Starship à décoller.

En note positive, on peut constater que Starship a réussi à s'élever et dépasser Max Q, le point le plus critique du vol au niveau des contraintes structurelles. L'engin s'est montré particulièrement résistant, encaissant deux "loopings" avec sa charge utile sans désintégration. Les deux explosions successives qui ont détruit les deux étages ont été très certainement commandées depuis le sol.

L'enquête le dira, si les dommages causés aux moteurs durant l'ascension ne sont que des conséquences des projections intervenant durant les premières secondes du lancement, alors leur fiabilité sera validée. On regrette toutefois que le second étage, le vaisseau Starship, n'ait pas pu être testé lors d'une rentrée atmosphérique. C'est sûrement un des points les plus frustrants.
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