RB3D, une jeune société auxerroise, a développé un robot collaboratif capable d'accompagner les mouvements de son utilisateur tout en décuplant ses forces. Cet exosquelette a été présenté au salon Milipol (salon dédié à la sécurité) qui se tenait du 18 au 21 octobre à Paris.
Hercule, un exosquelette qui augmente les capacités de son utilisateur
Illustration: extrait de la video de présentation
Un exosquelette, c'est un appareil qui associe informatique, électronique et mécanique pour augmenter les capacités de son utilisateur. Les principaux exosquelettes conçus à ce jour sont américains ou japonais. La société française RB3D s'est intéressé à ce marché en 2009, et a présenté son projet Hercule à la DGA (Direction Générale de l'Armement). RB3D avait besoin de 2.6 millions d'euros pour financer son projet: la DGA a donné son accord pour financer ce projet à hauteur de 75%. Après deux ans d'étude et de conception avec ses partenaires (l'École supérieure de mécanique électronique (ESME) Sudria et le laboratoire de robotique du CEA), l'entreprise vient de dévoiler un premier prototype.
Ce robot collaboratif (ou "cobot") est composé de deux jambes en acier pesant 32 kilos, batteries comprises. Il s'enfile comme un vêtement et permet de supporter une charge de 100 kg sans effort. Son autonomie actuelle est de cinq heures en marchant à 4 km/h, soit 20 km. Il s'adapte au corps de son utilisateur et est décrit comme "intelligent", c'est à dire qu'il n'a pas besoin d'être programmé: il détecte les intentions de l'homme et s'en sert pour l'accompagner. Par exemple, lorsque l'on fait un pas, le robot comprend l'intention d'aller de l'avant et accompagne le mouvement.
Le PDG de la société RB3D précise que Hercule a été conçu de manière différente par rapport aux exosquelettes existants. En effet, les robots japonais nécessitent de positionner des capteurs à même la peau, et les appareils américains utilisent une technologie hydraulique, les rendant plus lourds et moins réactifs, ce qui n'est pas le cas de Hercule.
Hercule s'avère utile dans bien des domaines comme la médecine (pour porter des lits occupés par des patients), l'armée (transporter des charges lourdes, évacuer des blessés...), mais aussi les secouristes ou forces spéciales. Les jambes ont déjà fait leurs preuves lors du salon Milipol, et la société est en train de terminer la conception de bras, qui devraient être livrés cette fin d'année.
Ce projet entre maintenant dans une nouvelle phase en collaboration avec des futurs utilisateurs de domaines différents afin d'étudier leurs besoins précis et de perfectionner le robot. Cet exosquelette pourrait être finalisé en 2014 et commercialisé à un prix d'envion 20 000 euros. Les premières livraisons sont planifiées pour 2015 en exemplaire civil et 2016 en exemplaire militaire.
Auteur de l'article: Cédric DEPOND