Une récente étude révèle que les animaux les plus élémentaires tels que les vers ressentiraient des émotions semblables aux nôtres, telles que la peur notamment.
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Des chercheurs de l'Université Northeastern aux États-Unis et de l'Université municipale de Nagoya au Japon, ont réalisé une expérience sur un nématode Caenorhabditis elegans, un ver des plus fondamentaux du règne animal, mesurant environ 1 millimètre. Cet animal ne dispose ni de cerveau, ni d'yeux, ni même de colonne vertébrale, et n'est pourvu ni du sens de la vue ni de celui de l'odorat.
Cette expérience consistait à faire subir à l'animal de brèves décharges électriques afin d'analyser son comportement par la suite. Résultat: lorsque le ver était stimulé par un choc électrique de quelques secondes, il commençait ensuite à se déplacer à une vitesse inhabituellement élevée, et cette "fuite" s'est poursuivie pendant deux minutes après le choc. Cet état "émotionnel" serait régulé par des neurones situés dans son système nerveux.
L'équipe a par ailleurs pu constater que lorsque l'animal ressentait cette "émotion", il ignorait la nourriture placée à proximité alors même que la nourriture est une priorité cette espèce. L'animal a ainsi privilégié la fuite pour se mettre en sécurité, en ignorant ses propres priorités habituelles.
Cette réponse comportementale a été constatée avec une intensité et une durée variables selon le choc administré. La persistance de ce comportement ainsi que son intensité dépendant du choc a amené les équipes à conclure que cet état cérébral serait similaire à la peur. En effet, les trois caractéristiques définissant une émotion animale étaient ici réunies, à savoir la persistance, l'évolutivité et la valence (valeur émotionnelle associée à un stimulus).