Adrien - Lundi 5 Janvier 2009

Vénus: la question de l'eau

Découvrir ce qu'il est advenu de l'eau que contenait Vénus très tôt dans son histoire est un des objectifs de Vénus Express. Une réponse à cette question a vraisemblablement été apportée par la sonde européenne.

Mars et la Terre ne sont pas les seules planètes telluriques du Système Solaire à avoir possédé de vastes réservoirs d'eau, très tôt dans leur histoire. Vénus et Mercure également. Si la proximité du Soleil, l'absence d'atmosphère et la très faible gravité de Mercure explique la disparition de l'eau de sa surface, l'histoire de l'eau vénusienne est bien plus difficile à comprendre.


La sonde Venus Express (vue d'artiste)

Vénus est une planète qui s'est formée en même temps que la Terre dans la même région et vraisemblablement à partir des mêmes matériaux de base. Autrement dit, au début de leur formation, rien ne les distinguait si ce n'est leur distance au Soleil. Aujourd'hui, elles sont encore semblables de part leur taille, leur masse et leur composition de base.


Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est que ces 2 planètes ont évolué de façon diamétralement opposée. Leurs évolutions physiques et chimiques ont pris des chemins différents de sorte que la Terre a favorisé l'apparition de la vie, son développement et sa perduration. Quant à Vénus, sa surface est si chaude qu'aucun organisme complexe ne peut survivre bien que des scientifiques s'interrogent sur la possibilité de l'existence d'une forme de vie simple à l'intérieur de son atmosphère.

La question de l'eau


Bien que très proche de la Terre, l'étude de Vénus n'est pas une mince affaire. Elle est extrêmement difficile à observer depuis la Terre en raison des conditions qui règnent sur cette planète. Avec une température de surface de près de 500 °C, une pression incroyablement élevée et une atmosphère opaque à la plupart des longueurs d'ondes, les scientifiques ne peuvent compter que sur l'envoi de sondes pour faire avancer leurs connaissances. Malheureusement, Vénus n'est pas un objectif prioritaire.

Contrairement à Mercure, la gravité de Vénus est assez forte pour retenir l'eau qui devait recouvrir la plupart des régions de la planète après sa formation. Aujourd'hui, il ne reste plus rien. Les mesures les plus récentes faites par la sonde européenne Vénus Express qui tourne autour de la planète depuis avril 2006 montrent que la teneur en eau de Vénus est de seulement 0,001%.

Initialement, on a pensé que cette eau devait se trouver sous forme de vapeur en grande quantité dans son atmosphère mais les sondes russes Venera ont balayé les attentes des scientifiques en montrant tout le contraire (très faible quantité). Pour expliquer cette disparition de l'eau, les scientifiques incriminent le vent solaire !

En effet, des observations faites l'année dernière par Vénus Express lorsque la sonde évoluait dans la nuit vénusienne (1 jour sur Venus dure 117 jours terrestres) ont permis de découvrir un flux d'hydrogène et d'oxygène dans un ratio que l'on retrouve dans l'eau. Partant de là, les scientifiques ont émis l'hypothèse que sur la durée l'eau se serait dissipée dans le milieu interplanétaire, arrachée de l'atmosphère de Vénus par les particules chargées du vent solaire.

Petit historique de l'exploration de Vénus


Bien que cette planète soit la plus proche de la Terre, son exploration s'est révélée des plus chaotiques. Ce sont les Russes qui détiennent le record du nombre de sondes envoyées vers Vénus, mais beaucoup ont échoué et celles qui ont réussi à fonctionner de façon nominale n'ont finalement eu qu'un impact très limité sur l'approfondissement de nos connaissances.

Une mention particulière pour les sondes russes Vega 1&2 (1984) qui ont fourni des informations sur la structure de l'atmosphère, Venera 4 première sonde à s'enfoncer dans l'atmosphère de Vénus (octobre 1967), Venera 9 qui se pose en juin 1975 sur Vénus et transmet la première image de sa surface.

Côté américain, signalons Mariner 2 première sonde américaine à 'survoler' Vénus à une distance de 41.000 km (décembre 1962), Mariner 10 qui passe devant Vénus avant de rejoindre Mercure (1974). Les retours scientifiques les plus significatifs (toutes missions confondues) nous les devons aux sondes de la NASA Pioneer Venus 1&2 (1978) et Magellan, (1989-1994) à qui on doit la cartographie de plus de 98 % de la planète.

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