Cédric - Mardi 25 Juin 2024

Les végétaux sont-ils intelligents ? Cette plante laisse à penser que oui !

Lorsqu'on parle d'intelligence, les plantes ne viennent généralement pas à l'esprit. Pourtant, une récente étude dirigée par André Kessler, écologiste chimique à l'Université de Cornell, et son étudiant Michael Mueller, suggère que certains végétaux pourraient bien présenter des comportements intelligents. Leur recherche, publiée dans la revue Plant Signaling and Behavior, défie les idées reçues en mettant en lumière des mécanismes de réponse complexes chez les plantes, sans nécessiter de système nerveux central.


Image Wikimedia

André Kessler et Michael Mueller ont observé que la plante Solidago altissima réagit de manière sophistiquée lorsqu'elle est attaquée par des insectes. Lorsque des larves de coléoptères dévorent ses feuilles, la plante émet des composés organiques volatils (COV) qui alertent non seulement les insectes prédateurs, mais aussi les plantes voisines. Ces dernières, capables de détecter ces signaux chimiques, se préparent en augmentant leur croissance et en produisant des composés de défense, réduisant ainsi les dégâts causés par les herbivores. Ce comportement montre que les plantes ne se contentent pas de réagir passivement, mais adaptent leurs stratégies de survie en fonction des menaces perçues.


Les chercheurs ont aussi découvert que ces plantes utilisent la lumière pour communiquer. Elles peuvent en effet détecter les ratios de lumière rouge et infrarouge émis par leurs congénères, leur permettant ainsi d'évaluer le danger. Cette capacité à ajuster leur réponse en fonction des informations reçues de l'environnement illustre ce que les chercheurs qualifient d'intelligence végétale. Ce n'est pas une simple réaction instinctive, mais une réponse calculée, tenant compte des coûts liés à l'herbivorie et à la compétition.

Selon André Kessler, l'absence de système nerveux central ne limite pas la capacité des plantes à traiter les informations. Elles utilisent plutôt des signaux chimiques pour coordonner leurs réactions. Chaque cellule végétale peut percevoir des spectres lumineux variés et des composés volatils, permettant une communication interne sophistiquée. Cette intégration d'informations environnementales et cette capacité d'anticipation des risques sont des aspects fondamentaux de ce que nous pourrions appeler l'intelligence.

Ce champ de recherche, encore controversé, pourrait révolutionner notre compréhension de la vie végétale et ses interactions avec l'environnement. André Kessler conclut: "La question n'est pas de savoir si les plantes sont intelligentes, mais comment elles y parviennent sans système nerveux et quelles en sont les conséquences écologiques."
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