La NASA planche sur une version modifiée de l'Orion Lunaire capable de rejoindre un astéroïde proche de la Terre montrant de fait l'intérêt des Etats-Unis d'envoyer des hommes sur ce type d'objet. Les premières études conceptuelles montrent que très peu de modifications seront nécessaires. Le lanceur Ares I sera tout à fait capable de lancer l'engin.
Le scénario de base sur lequel s'appuie la NASA pour peaufiner son projet montre qu'une telle mission nécessiterait l'emport de moins de carburant que pour une mission vers la Lune. Cela s'explique par la faible force de gravité des astéroïdes qui ne requiert pas une grande puissance pour s'en échapper. Dans bien des cas, une simple impulsion plus ou moins prononcée suffira.
Vue d'artiste de l'Orion lunaire et du module de service
Toujours en raison de sa faible gravité, il ne sera pas nécessaire d'envisager d'atterrisseur distinct de l'Orion 'astéroïde'. L'engin sera tout à fait capable de voler à très basse altitude et 'au ras du sol' dès que la surface de l'astéroïde aura été cartographiée. Autrement dit, les astronautes pourront descendre sur la surface de l'astéroïde retenus par une corde.
Toutefois, 2 défis sont à relever avant d'envisager l'envoi d'hommes autour d'un astéroïde. Les consommables (eau, nourriture et oxygène) et le risque des radiations. Si la problématique du transport des quantités des consommables nécessaires à la mission est pour ainsi dire résolue, la protection des astronautes contre les radiations pose problème.
La version lunaire de la famille Orion est conçue pour transporter suffisamment de consommables pour un équipage de quatre astronautes pendant 2 semaines. L'Orion utilisé pour rejoindre l'astéroïde sera adapté pour le transport de 2, voire 3 astronautes, augmentant ainsi la masse utilisée pour le transport de ces consommables.
Quant aux rayonnements auxquels s'exposeront les astronautes pendant toute la durée de leur mission, en l'état les mesures de protection prévues sont somme toute assez faibles. D'après le document de la NASA, la courte durée de la mission devrait ne pas avoir un impact trop important sur la santé des astronautes. Le seul risque est une activité solaire plus importante qui se traduirait par des éjections coronales massives en direction de l'équipage. Pour parer à ces particules la NASA convient que seules les réserves d'eau liquide formeraient un bouclier pour protéger les astronautes. Cependant, il n'est pas exclu qu'au moment du lancement de la mission on soit alors capable de prévoir l'activité du Soleil au moins à quelques mois.
Cette mission vers un astéroïde est également présentée comme une sorte de répétition générale avant le débarquement d'homme sur Mars. Il serait intéressant de valider certains aspects de la mission martienne pour la seule raison qu'en cas de problème, l'équipage peut retourner sur Terre, voire sur la Lune, ce qui évidemment ne sera pas le cas lors d'un voyage vers Mars. Du fait du déplacement des 2 planètes autour du Soleil, l'équipage en route pour Mars, s'il veut rentrer sur Terre, devra d'abord atteindre la planète rouge puis attendre la fenêtre de tir pour rejoindre la Terre !
Un premier astéroïde visé
L'astéroïde 1998 KY 26 apparaît comme une première cible potentielle. Seule sa période de rotation (10,7 minutes) peut poser problème. Ce caillou se présente sous la forme d'un sphéroïde légèrement allongé d'une trentaine de mètres de diamètre et passera près de la Terre en 2013 et 2024 et pourrait être rejoint en 3 mois.
Toutefois, en raison de sa période de rotation, cet astéroïde n'est pas le candidat idéal pour envoyer des hommes dessus. Cependant, il représente très bien le type d'astéroïde que la NASA vise. L'équipe du projet recherche donc d'autres candidats au profil similaire de 1998 KY 26.
L'astéroïde 1998 KY 26
1998 KY 26 a été découvert en 1998 et s'est approché de la Terre à environ 800.000 km. Il s'agit d'un astéroïde NEA (proche de la terre) de type Apollo qui orbite entre la Terre et Mars. Il entre même à l'intérieur de l'orbite de la Terre.