Adrien - Vendredi 12 Janvier 2024

Le vaisseau américain Peregrine va finalement rater la Lune

Dans l'obscurité du ciel nocturne, le 8 janvier dernier, la fusée Vulcan Centaur de United Launch Alliance s'est élancée depuis la station spatiale de Cap Canaveral en Floride, marquant l'exploration spatiale américaine. La mission était de déployer le vaisseau Peregrine, le premier engin spatial américain à tenter un atterrissage en douceur sur la Lune depuis cinquante ans.

Peregrine, développé par la société privée américaine Astrobotic Technology, transportait une charge diversifiée, allant d'instruments scientifiques à des cendres et ADN de célébrités. L'objectif principal de cette mission était de réaliser le premier atterrissage contrôlé d'un engin privé sur la Lune, avec des expériences destinées à analyser les conditions lunaires.


Vue d'artiste de l'atterrisseur lunaire Peregrine. Image Astrobotic


Malheureusement, six heures après son lancement, le vaisseau a rencontré un problème technique majeur. Une fuite de carburant, causée par le dysfonctionnement d'une valve, a compromis la mission. Cette valve, située entre l'hélium sous pression et l'oxydant, n'a pas réussi à se refermer correctement, entraînant une augmentation de la pression dans le réservoir d'oxydant, qui a fini par se rompre.

La conséquence de cette avarie est claire: Peregrine n'a désormais aucune chance de se poser en douceur sur la Lune. Néanmoins, Astrobotic a annoncé que le vaisseau avait encore assez de carburant pour continuer à fonctionner comme un engin spatial, même si l'objectif d'un atterrissage lunaire a dû être abandonné.

Ce revers ne signifie pas la fin de la mission pour Peregrine. L'engin spatial, pesant 1.2 tonnes, devait initialement déployer cinq charges utiles de la NASA et quinze autres expériences sur la Lune, incluant des dispositifs pour mesurer les niveaux de radiation, la glace en surface et les champs magnétiques. Ces instruments auraient pu fournir des données précieuses sur les ressources lunaires et les risques potentiels pour l'homme.

Le choix de transporter des cendres et ADN de personnalités a suscité des controverses. Le président de la Nation Navajo a même écrit une lettre ouverte à la NASA et au Département des Transports des États-Unis, qualifiant le dépôt de restes humains sur la Lune de "profanation".

Astrobotic, pionnier de cette nouvelle ère de partenariats privé-public avec la NASA, prévoit déjà d'autres missions lunaires en 2024. La NASA, jouant le rôle de "client", laisse aux entreprises la latitude de concevoir et planifier leurs missions, une approche visant à réduire les coûts, accélérer le développement et stimuler l'innovation.
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