Un trou noir supermassif situé à 1,2 milliard d'années-lumière montre des signes d'activité intense. Des observations révèlent des éjections de matière à une vitesse prodigieuse, modifiant notre compréhension de ces monstres cosmiques.
Les astronomes ont utilisé le télescope spatial XMM-Newton de l'ESA pour étudier PG1211+143, un trou noir 40 millions de fois plus massif que le Soleil. Ce géant absorbe l'équivalent de 10 masses terrestres en seulement cinq semaines, un festin cosmique qui n'est pas sans conséquence.
Un trou noir supermassif en train de 'roter' des jets de matière à haute vitesse. Crédit: NASA/JPL-Caltech/ESA
L'absorption frénétique de matière par le trou noir crée des disques d'accrétion, des structures où gaz et poussières tourbillonnent avant d'être engloutis. Cependant, cette voracité a ses limites, provoquant l'éjection de matière à près de 30% de la vitesse de la lumière.
Ces éjections, observées avec un délai de quelques jours après l'absorption, chauffent l'environnement à plusieurs millions de degrés. Ce phénomène pourrait expliquer comment les trous noirs influencent la formation des étoiles dans leur galaxie hôte.
Les chercheurs, dirigés par Ken Pounds de l'Université de Leicester, ont publié leurs résultats dans les
Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. Leurs travaux ouvrent de nouvelles perspectives sur l'évolution des galaxies sous l'influence des trous noirs supermassifs.
Comment un trou noir peut-il 'roter' de la matière ?
Lorsqu'un trou noir absorbe de la matière à un rythme effréné, il peut atteindre un point de saturation. La matière excédentaire est alors éjectée sous forme de jets à haute vitesse, un phénomène souvent comparé à un 'rot' cosmique.
Ces jets sont propulsés par les forces magnétiques et la pression de radiation générées près du trou noir. Ils peuvent parcourir des distances immenses, influençant leur environnement galactique.
L'étude de ces éjections permet aux scientifiques de mieux comprendre les mécanismes d'accrétion et d'éjection autour des trous noirs. Cela révèle également comment ces géants cosmiques sculptent l'évolution des galaxies.