Isabelle - Samedi 22 Décembre 2012

La thérapie génique effective pour la maladie de Canavan

Les résultats d'un essai clinique obtenus après une décennie montrent que la thérapie génique est une option réalisable pour traiter des enfants atteints de la maladie de Canavan, un trouble neurodégénératif qui débute à la naissance. Les personnes touchées par la maladie sont dépourvues d'une enzyme, l'aspartoacylase, codée par le gène ASPA. Sans cette enzyme, elles ne peuvent dégrader l'acide N-acétylaspartique ou NAA dans le cerveau. L'accumulation de NAA qui en résulte empêche la myéline, la gaine isolante qui entoure les neurones, de se développer. Ce résultat apporte la preuve de l'innocuité d'une thérapie génique utilisant un vecteur fait avec un virus dit associé à un adénovirus et qu'elle peut normaliser les taux de NAA dans le cerveau, ralentissant ainsi l'atrophie du cerveau.


Paola Leone et ses collègues ont utilisé la thérapie génique pour transférer une copie fonctionnelle du gène ASPA chez 13 jeunes patients. Le gène était inséré dans un vecteur viral de type virus associé à un adénovirus. Après injection, le vecteur s'est lié à la membrane des neurones et a été absorbé par ces cellules. Une fois à l'intérieur, le gène a pu exprimer une aspartoacylase qui a détruit le NAA. L'équipe de recherche a ensuite suivi les patients pendant cinq ans après la fin de l'essai clinique et constaté une diminution du taux de NAA dans le cerveau, une baisse de la fréquence des crises et une augmentation de la production de myéline. Aucun effet indésirable grave n'a été rapporté. Aujourd'hui, tous les patients sont en vie et leur qualité de vie s'est améliorée.

Ces résultats montrent que la thérapie génique peut être un moyen sûr et efficace de traiter la maladie de Canavan. Une détection précoce de cette maladie et un traitement par thérapie génique au cours de l'enfance pourrait être la meilleure façon de réduire les symptômes et de stabiliser à long terme les fonctions neurologiques selon les auteurs.

Référence:

"Long-Term Follow-Up After Gene Therapy for Canavan Disease" par P. Leone et J.S. Francis de l'University of Medicine & Dentistry du New Jersey à Stratford, NJ ; D. Shera, L. Bilaniuk et D.-J. Wang du Children's Hospital of Philadelphia à Philadelphie, PA ; S.W.J. McPhee et R.J. Samulski de Asklepios Biopharmaceuticals à Chapel Hill, NC ; E.H. Kolodny de la New York University School of Medicine à New York, NY ; M. Assadi, O. Goldfarb et H.W. Goldman du Cooper Neurological Institute à Camden, NJ ; A. Freese et C.G. Janson de l'University of Minnesota Medical School à Minneapolis, MN ; D. Young et M.J. During de l'Université d'Auckland à Auckland, Nouvelle Zélande ; M.J. During de l'Ohio State University à Columbus, OH ; R.J. Samulski de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, NC.
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