Après quinze années de délibérations intenses, un groupe de géologues de renom vient de conclure un long débat visant à accorder à l'ère de l'humanité, ou "Anthropocène", un statut officiel distinct dans le calendrier géologique terrestre.
Au final, la proposition de marquer l'ère de l'humanité comme une nouvelle époque géologique sur la ligne du temps de la Terre a été rejetée.
Cette décision, prise malgré des preuves tangibles de l'impact profond de l'humanité sur la planète, souligne la complexité de marquer historiquement l'influence de notre espèce.
Ivy Mike, la première bombe H
Les scientifiques soutenaient que depuis le milieu du 20ème siècle, l'activité humaine a induit des modifications si significatives sur la Terre qu'une nouvelle époque géologique avait commencé. Parmi les indices invoqués figurent l'augmentation drastique des gaz à effet de serre, la prolifération des microplastiques, la disparition de nombreuses espèces, et les retombées des essais nucléaires. Ces transformations suggèrent une transition vers l'Anthropocène, suite à l'Holocène qui a débuté il y a 11 700 ans avec la fin de la dernière période glaciaire.
Toutefois, cette proposition s'est heurtée à l'opposition de certains experts, qui arguaient que l'impact de l'humanité sur la planète avait commencé bien avant les années 1950, dès l'avènement de l'agriculture et l'ère industrielle. En conséquence, l'Union Internationale des Sciences Géologiques a rejeté la proposition à travers un vote, avec un résultat de quatre voix pour, douze contre et trois abstentions.
Ce refus est perçu par certains comme une occasion manquée de reconnaître officiellement que notre planète a quitté son état de fonctionnement naturel au milieu du 20ème siècle. Malgré le rejet de l'Anthropocène comme époque formelle, le terme reste une description précieuse de l'impact humain sur le système terrestre.
L'enquête initiée en 2009 avait pourtant rassemblé une abondance de preuves, incluant des traces de matériaux radioactifs dans les sédiments des lacs, le bouleversement global de la flore et de la faune, ainsi que l'omniprésence de "produits chimiques éternels".
Cet épisode met en lumière les défis inhérents à la définition des époques géologiques, en particulier lorsque l'impact humain est impliqué. Il souligne également la nécessité de continuer à étudier et à comprendre les conséquences profondes de nos actions sur la planète.