Adrien - Vendredi 26 Décembre 2025

🔆 Un temple solaire vieux de 4400 ans découvert en Egypte

Un temple solaire vieux d'environ 4 400 ans a récemment été mis au jour dans la nécropole d'Abousir, au sud du Caire. Le site est attribué au pharaon Niousserê, souverain de la Ve dynastie de l'Ancien Empire. Les fouilles, menées par une mission archéologique internationale en collaboration avec les autorités égyptiennes, ont révélé une partie importante d'un complexe dédié au dieu solaire Rê. Cette découverte éclaire une période où le culte du soleil occupait une place centrale dans l'idéologie royale et l'organisation religieuse de l'Égypte ancienne.

La nécropole d'Abousir est connue pour abriter plusieurs pyramides royales, mais les temples solaires y restent rares. Seuls quelques édifices de ce type sont attestés avec certitude dans l'ensemble de l'Égypte antique. Celui de Niousserê s'inscrit dans un programme architectural spécifique, distinct des complexes funéraires. Il ne servait pas à abriter une sépulture, mais à célébrer le pouvoir du dieu Rê et à affirmer le lien direct entre le pharaon et la divinité solaire, fondement symbolique de la royauté à cette époque.


Vue depuis le temple funéraire de Sahourê des pyramides de Niouserrê et Néférirkarê.
Image Wikimedia


Les archéologues ont dégagé des éléments architecturaux majeurs, dont l'entrée monumentale, des bases de colonnes en calcaire et des fragments de colonnes en granite. Le plan du temple couvre une surface estimée à plus de 1 000 m². Une rampe inclinée, probablement reliée à un ancien bras du Nil, suggère un accès cérémoniel par voie fluviale. Ces structures confirment la monumentalité du site et la complexité de son aménagement, malgré l'érosion et les transformations subies au fil des millénaires.

Des inscriptions hiéroglyphiques gravées sur un seuil en pierre apportent des informations précieuses. Elles mentionnent à plusieurs reprises le nom de Niousserê et décrivent un calendrier de fêtes religieuses associées au culte solaire. Ces textes constituent une source directe sur les rituels pratiqués dans le temple. Ils illustrent le rôle central des cérémonies solaires dans la vie religieuse officielle et offrent un rare aperçu des pratiques cultuelles de la Ve dynastie, encore mal documentées par ailleurs.

Les recherches montrent également que le site n'a pas été abandonné immédiatement après la fin du culte solaire. Des traces d'occupation ultérieure, datées de la Première période intermédiaire, ont été identifiées. Des vestiges domestiques et des objets du quotidien, dont des éléments liés au jeu de senet, indiquent une réutilisation partielle des structures. Cette transformation progressive du temple en zone résidentielle témoigne de l'évolution des usages du paysage sacré, à mesure que le pouvoir central se fragmentait.

Repéré dès le début du XXᵉ siècle, le site n'avait jamais pu être fouillé en profondeur en raison de la nappe phréatique élevée. Les conditions actuelles ont permis de reprendre les travaux et de révéler l'importance du complexe. Cette découverte s'inscrit dans une série de recherches récentes visant à mieux comprendre le rôle des temples solaires dans l'Ancien Empire. Elle renforce l'idée que ces édifices jouaient un rôle clé, à la fois religieux, politique et symbolique, dans la construction de l'autorité pharaonique.
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