Une équipe de scientifiques internationale, sous la direction de Guy Perrin de l'Observatoire de Paris, a réussi à se servir de fibres optiques pour lier les deux grands télescopes de 10 m de l'observatoire W.M. Keck pour former un énorme 'interféromètre'. Cette technique consiste à réunir les faisceaux lumineux issus de plusieurs télescopes en combinant les ondes lumineuses pour créer des images et obtenir des mesures optiques précises. Pour cela les scientifiques ont connecté les deux télescopes à l'aide de câbles à fibre optique en verre de fluorure afin d'effectuer des observations précises d'une étoile lointaine.
Les deux télescopes Keck maintenant reliés en interféromètre
Cette technique constitue la première étape dans la connexion de grands télescopes séparés par plusieurs dizaines de mètres, créant en fait un énorme télescope virtuel qui augmente la puissance d'imagerie à un point bien au-delà de la limite établie par l'ouverture d'un seul télescope. En raison de notre incapacité à concevoir des télescopes optiques de plus de 10 m, les astronomes, qui ont besoin de capter toujours plus de lumière pour observer les confins de l'Univers et les détails des objets du cosmos, s'en remettent à l'interférométrie qui est appelée à jouer un grand rôle ces prochaines années.
L'observatoire W.M. Keck Observatory
Les deux télescopes américains de 9,82 m placés au sommet du Mauna Kea, à 4150 m d'altitude, sur la grande île de Hawaii, observent l'Univers depuis 1996 tant dans le visible que dans le proche infrarouge. Il s'agit des plus grands télescopes fonctionnant dans l'infrarouge au monde et ils sont équipés d'un système d'optique adaptative qui corrige en temps réel la turbulence causée par l'atmosphère terrestre. Les miroirs sont composés de 36 segments hexagonaux. Chacun des télescopes est équipé d'une monture azimutale pilotée par ordinateur. Les deux coupoles sont séparées de 85 m: cela autorise leur utilisation en mode interférométrique.