Michel - Dimanche 15 Octobre 2006

Des symbiotes qui perdent leur identité au sein de leur hôte

Selon des équipes de recherche japonaise et espagnole, deux bactéries dont les génomes sont si petits et si simples (les plus petits découverts à ce jour) seraient en train de faire une crise d'identité au sein de leurs hôtes respectifs. Les chercheurs ont séquencé les génomes de ces bactéries "symbiotes" vivant à l'intérieur d'autres organismes. L'un de ces symbiotes serait en train de perdre son statut d'organisme et deviendrait tout simplement une composante de la cellule hôte. L'autre semble être en train de disparaître complètement.


La structure jaune est le “bactériome” de l'insecte,
servant d'hôte à la bactérie Carsonella ruddii

Le génome de Carsonella ruddii, qui vit dans des insectes appelés suceurs de sève, a une longueur de seulement 160 kilobases, selon l'équipe japonaise, alors que des études antérieures avaient attribué à cet organisme une longueur minimale d'environ 400 kilobases. Bien que le gènome de Carsonella soit d'une richesse impressionnante, il lui manque désormais plusieurs des gènes considérés comme essentiels à la vie. Ces découvertes suggèrent que Carsonella serait en train de devenir une organelle dans les cellules de l'insecte et que l'hôte compenserait les fonctions génétiques manquantes.

Le génome de Buchnera aphidicola est un peu plus grand, avec une longueur d'environ 420 kilobases, selon l'équipe espagnole. Cette bactérie vit dans certains pucerons, en compagnie d'autres bactéries. Par rapport aux espèces cohabitantes, B. aphidicola a perdu grand nombre des fonctions importantes qui lui permettraient de contribuer, comme un bon symbiote, à la survie de son hôte. Les autres symbiotes semblent avoir adopté ces fonctions. Les auteurs pensent que B. aphidicola est en voie de disparition.

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