Les super-Terres pourraient être bien plus répandues dans l'Univers que ce que l'on pensait. Une étude récente utilisant le réseau de télescopes KMTNet a révélé leur présence à des emplacements inattendus.
Cette découverte repose sur une technique appelée microlentille gravitationnelle, qui permet de détecter des planètes en observant les déformations de la lumière des étoiles lointaines. Les chercheurs ont ainsi identifié des super-Terres orbitant à des distances comparables à celles de Jupiter autour du Soleil, une configuration jusqu'alors considérée comme rare.
L'équipe internationale, comprenant des scientifiques de plusieurs pays, a analysé des données recueillies par les télescopes KMTNet. Ces instruments, situés en Afrique du Sud, au Chili et en Australie, scrutent en permanence des millions d'étoiles à la recherche de ces événements de microlentille.
Les résultats suggèrent que pour trois étoiles dans notre galaxie, il existerait au moins une super-Terre avec une orbite étendue. Cette abondance inattendue remet en question les théories actuelles sur la formation des planètes, qui prédisaient une rareté de tels mondes à de telles distances.
Les microlentilles gravitationnelles offrent un avantage unique: elles permettent de détecter des planètes indépendamment de leur luminosité. Cette méthode relativement nouvelle a déjà permis de découvrir 237 exoplanètes parmi les plus de 5 500 connues à ce jour.
Les chercheurs ont également comparé leurs observations avec des simulations théoriques. Bien que des progrès aient été réalisés, les mécanismes exacts de formation de ces super-Terres restent un sujet de débat parmi les scientifiques.
Cette étude, publiée dans
Science, ouvre de nouvelles perspectives sur la diversité des systèmes planétaires.
Qu'est-ce qu'une microlentille gravitationnelle ?
Une microlentille gravitationnelle est un phénomène astrophysique prédit par la théorie de la relativité générale d'Einstein. Il se produit lorsqu'un objet massif, comme une étoile ou une planète, passe devant une étoile plus lointaine depuis notre point de vue.
Ce passage déforme l'espace-temps autour de l'objet massif, courbant la lumière de l'étoile d'arrière-plan. Cette distorsion crée une augmentation temporaire de la luminosité de l'étoile, qui peut durer de quelques heures à plusieurs mois.
Les astronomes utilisent ces variations de luminosité pour détecter la présence d'objets invisibles autrement, comme des planètes ou des naines brunes. La microlentille est particulièrement utile pour trouver des planètes situées loin de leur étoile, là où d'autres méthodes échouent.
Cependant, ces événements sont rares et nécessitent de surveiller des millions d'étoiles pour en capturer quelques-uns. Les réseaux de télescopes comme KMTNet sont essentiels pour augmenter les chances de détection.
Pourquoi les super-Terres sont-elles si intéressantes ?
Les super-Terres, avec des masses comprises entre celle de la Terre et celle de Neptune, représentent une catégorie de planètes absente de notre Système solaire. Leur étude peut donc nous apprendre beaucoup sur la diversité des mondes dans l'Univers.
Ces planètes peuvent avoir des compositions variées, allant de mondes rocheux similaires à la Terre à des planètes recouvertes d'océans ou d'épaisses atmosphères. Leur présence à des distances variées de leur étoile pose des questions sur les conditions nécessaires à la formation planétaire.
La découverte de super-Terres dans des orbites étendues, comme celles révélées par l'étude KMTNet, suggère que les mécanismes de formation planétaire sont plus diversifiés que prévu. Cela pourrait impliquer des processus encore mal compris, comme la migration planétaire ou l'accrétion de gaz à grande distance.
Comprendre ces planètes est crucial pour évaluer la probabilité de trouver des mondes habitables. Les super-Terres, par leur taille et leur diversité, pourraient abriter des environnements propices à la vie, bien différents de ceux que nous connaissons.