Steve Ballmer a annoncé vendredi dernier qu'il allait prendre sa retraite l'année prochaine, à l'âge de 58 ans. Il est arrivé dans l'entreprise en juin 1980, a gravi les échelons pour remplacer Bill Gates en tant que PDG en janvier 2000.
Steve Ballmer a réussi durant ses deux premières décennies en tant que manager chez Microsoft à amener le système d'exploitation de l'entreprise sur 97% des ordinateurs personnels dans le monde. Cependant, depuis qu'il est devenu PDG de Microsoft, le bilan de son travail accompli chez le géant de logiciel est très critiqué. Microsoft est en effet resté trop longtemps sur ses acquis sans anticiper suffisamment la transformation de l'univers du PC, et s'est laissé rapidement distancer par Google et Apple sur les nouveaux marchés que sont Internet et les terminaux mobiles.
Microsoft s'est en effet focalisé cette dernière décennie sur la sortie de nouvelles versions de ses logiciels phares, sans pour autant créer de nouveaux véritables produits. Le marché du PC s'est quant à lui érodé rapidement, les utilisateurs plébiscitant en masse les nouveaux produits mobiles proposés principalement par Google et Apple. Lorsque Microsoft a pris la mesure de ce phénomène, la concurrence était déjà très bien implantée sur ces nouveaux marchés.
C'est aussi seulement 6 semaines après l'annonce d'une réorganisation complète de Microsoft que Steve Ballmer annonce sa retraite anticipée. Une réorganisation, voulue par Steve Ballmer, qui a pour objectif de décloisonner le fonctionnement interne de Microsoft afin d'accroitre son efficacité et surtout son innovation. Selon Steve Ballmer, "Il n'y a jamais de moment parfait pour ce type de transition, mais ce moment est venu", Microsoft "se transforme en entreprise d'appareils (électroniques) et de services, nous avons besoin de quelqu'un qui sera là pour le long terme afin de la mener dans cette direction".
Critiqué pour ne pas être suffisamment visionnaire, Steve Ballmer semble donc prendre toutes les mesures pour transformer le groupe qu'il dirige, y compris si cela passe par laisser sa place à un dirigeant plus adapté à cette nouvelle stratégie. A la bourse de New York, l'action Microsoft a d'ailleurs grimpé de 7.3% sur cette annonce.