L'assemblage du lanceur sur la zone de lancement en vue des essais combinés s'est poursuivi tout l'été. Prochaine étape, l'intégration de la coiffe avec le corps central.
Crédits: © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/JM Guillon, 2022
La silhouette du lanceur
Ariane 6 avec lequel seront bientôt réalisés les essais à feu se dessine peu à peu sur la zone de lancement de Kourou. Au mois de juillet, le corps central intégré au bâtiment d'assemblage lanceur a rejoint le pas de tir sur le moyen de transport dédié, le TCC, composé de 2 chariots automatisés, puis a été verticalisé par un palonnier sous le portique mobile, et posé sur 8 chandelles qui le portaient en attendant son assemblage avec les maquettes des boosters. Pour les
essais combinés, ceux-ci seront au nombre de 4, afin d'assembler le lanceur en configuration A64. L'un d'entre eux est un vrai ESR MD, représentatif en masse et en raideur d'un propulseur, à la différence qu'il ne contient pas de poudre. Les 3 autres sont figurés par des pylônes, maquettes mécaniques représentatives au niveau des interfaces et de la masse. L'assemblage de l'ensemble a consisté à lever verticalement le corps central de 50 à 70 mm pour le dégager des chandelles, puis à le faire descendre d'une quarantaine de cm pour le poser sur les interfaces supérieures des pylônes et de l'ESR MD (upper attachments).
"Dans cette configuration avec 4 boosters, il faut que les interfaces soient parfaitement planes. On doit atteindre un niveau de précision époustouflant, de quelques dizièmes de mm, que l'on obtient grâce à la topométrie laser." indique David Delorme, expert mise en oeuvre mécanique.
Crédits: © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/JM Guillon, 2022
Configurations multiples
Dans le cadre des essais CTLI ZL Méca, cette opération a été réalisée plusieurs fois afin de tester différentes situations d'assemblage: une première fois en nominal, puis en simulant plusieurs situations dégradées, telles qu'un décalage de l'ESR MD de 1 mm vers le haut, d'un pylône de 2 mm dans le sens radial puis orthoradial. La dernière configuration testée, qui minimise les efforts au niveau des interfaces, est celle dans laquelle seront effectués les essais à feu.
"Pour chaque configuration testée, nous avons mesuré les déformations au niveau des interfaces, afin de valider le modèle d'assemblage et de connaître les efforts qu'elles subissent. Nous avons aussi vérifié qu'elles étaient bien orientées et que la pose était bonne", explique David Delorme. Cette phase d'assemblage se termine par la fixation du corps central à l'ESR MD et aux pylônes au niveau des interfaces supérieures (upper attachment), puis à d'autres interfaces situées plus bas (lower attachment), effectuée fin août.
Le saviez-vous ?
Dans le courant du mois de septembre, c'est le composite supérieur contenant les maquettes de charges utiles qui sera à son tour transféré sur la zone de lancement par
le véhicule spécial UCT. La coiffe sera alors posée sur le corps central et fixée par deux brides circulaires pour former le lanceur. Le raccordement des ombilicaux électriques et pneumatiques du mât avec le corps central marquera enfin la dernière opération des essais mécaniques.