Alors que la presse généraliste mondiale ne cesse de spéculer sur les chances de retour de Discovery, la Nasa affirme que cette mission STS-114 est techniquement la plus parfaite et la plus sécurisée jamais réalisée. Qui a raison ?
La navette Discovery effectue une figure permettant à l'équipage de l'ISS
de l'observer sous plusieurs angles de vues
Un fait se doit d'être souligné: si un fragment de mousse isolante s'est effectivement détaché du réservoir ventral de Discovery durant l'ascension, il est maintenant établi qu'il n'a provoqué aucun dégât à la surface de l'orbiter. Et ce qui est aussi certain, c'est que cet incident n'aurait jamais été détecté s'il s'était produit lors d'une des 113 précédentes missions de navettes spatiales, aucune caméra n'étant alors installée à l'extérieur du shuttle (excepté la mission STS-112 d'Atlantis, mais l'unique caméra fixée sur le réservoir externe n'avait pas survécu à la séparation des boosters).
L'inspection minutieuse effectuée d'abord depuis la Station Spatiale Internationale, puis durant 8 heures au moyen du bras manipulateur équipé d'une prolongation et de caméras à haute résolution travaillant dans le visible et l'infrarouge, n'a permis de découvrir que 25 dommages mineurs dans des endroits non critiques du bouclier. C'est en moyenne 80% de moins que lors de l'ensemble des vols depuis 1981, la navette la moins endommagée ayant été Challenger le 6 avril 1984 (mission STS-41-C), avec 36 impacts, le record étant détenu par Atlantis le 2 décembre 1988 (mission STS-27), avec 707 impacts. Ces vols se sont pourtant terminés en toute sécurité.