Le champignon cutané qui fait des ravages parmi les amphibiens sur la planète agit en perturbant le flot de sodium et d'autres électrolytes à travers la peau, ce qui mène à une insuffisance cardiaque selon de nouvelles recherches. Cette découverte pourrait servir de point de départ au développement de nouvelles approches visant à sauver ces populations en danger. La maladie de la peau appelée chytridiomycose et due à
Batrachochytridium dendrobatidis serait l'une des principales causes du déclin des amphibiens observées ces dernières années dans le monde.
La façon dont le champignon tue ses victimes restait néanmoins mystérieuse car les animaux décédés apparaissent généralement en bonne santé et ne montrent pas d'autres symptômes que des lésions de la peau.
Jamis Voyles, de l'Université James Cook à Townsville en Australie, et ses collègues rapportent que chez les grenouilles vertes arboricoles infectées le transport des électrolytes à travers la peau est inhibé de plus de la moitié et que les concentrations en sodium et en potassium dans le plasma des animaux sont réduites de 20 et 50 pour cent respectivement. Des électrogrammes cardiaques ont révélé que le coeur des grenouilles mourantes ralentissait et finissait par s'arrêter, très probablement en raison du déséquilibre en électrolytes. Ce qui est corroboré, ont trouvé les auteurs, par le fait que les grenouilles malades nourries avec un supplément en électrolytes vivent plus longtemps bien qu'elles finissent par succomber aussi à l'infection.
D'autres travaux seront nécessaires pour déterminer comment le champignon perturbe l'équilibre osmotique de l'animal à travers sa peau.