Créée en 2009, la société française Sculpteo a ouvert un service d'impression 3D en ligne. A partir d'images numériques, l'internaute peut demander la conception d'un objet qu'il a lui-même inventé.
Le principe est simple: l'utilisateur transfère via le site Sculpteo.com son dessin réalisé avec un logiciel de conception 3D comme Google SketchUp par exemple. La société se charge de produire l'objet et l'envoie au client par la poste. Les amateurs de jeux de plateau s'intéressent particulièrement à ce service car ils peuvent dorénavant créer leurs propres figurines. Faute d'imagination, il est également possible d'accéder à des modèles en ligne et de les personnaliser.
L'objet peut être conçu en résine blanche ou bien avec de la poudre de sable colorée et solidifiée. Ces deux solutions font appel à deux procédés et donc deux machines différentes. La méthode de conception reprend celle de la technologie à jet d'encre. En remplacement du papier, une couche de poudre fait office de support. A chaque passage, les têtes d'impression déposent la résine ou la poudre, mélangée à de la colle et à l'encre. Au fur et à mesure des passages, l'objet se forme et se solidifie. Afin de s'assurer de sa solidité, son épaisseur recommandée est de 1 ou 2 mm avec de la résine, ou 3 mm avec la poudre de sable.
Les objets peuvent mesurer jusqu'à 35 x 25 x 20 cm environ. L'impression d'un objet de 10 cm nécessite une dizaine d'heures et coûte quelques dizaines d'euros. Le prix de vente est quant à lui calculé automatiquement en ligne lors de la commande, en fonction de la taille de l'objet. A titre d'exemple, la fabrication d'un dé monochrome est facturée autour de 2 euros, alors qu'un objet complexe et demandant de la couleur peut atteindre des sommes beaucoup plus importantes: 1500 euros pour un avion en couleur, et de la taille maximale proposée. L'internaute reçoit ensuite son objet par la poste, dans un délai de quinze jours.
La société souhaite prochainement proposer le même service en traitant des objets filmés à partir de smartphones. On peut alors se poser des questions sur la légalité des commandes effectuées. Il devient simple de filmer la coque de son téléphone portable par exemple, et d'en demander un exemplaire aux couleurs de son choix. De même, notons également l'arrivée de certains sites qui proposent déjà des réseaux P2P d'objets 3D.
La technologie utilisée pour l'impression 3D n'est pas nouvelle, mais pour le moment réservée au secteur industriel. Même si ces imprimantes sont maintenant proposées à des tarifs un peu moins chers (environ 10 000 € pour les modèles d'entrée de gamme), il faudra encore attendre quelques années avant de les voir commercialisées au grand public.
Auteur de l'article: Cédric DEPOND