Adrien - Mardi 10 Septembre 2024

Les scientifiques sur le point de ressusciter des espèces éteintes: quelles conséquences ?

Recréer une espèce disparue: est-ce vraiment possible ? Cette question, qui pouvait sembler relever de la science-fiction il y a quelques décennies, se rapproche désormais d'une réalité tangible.

En 2003, un premier pas fut franchi avec le clonage d'un bouquetin des Pyrénées, disparu depuis trois ans. L'expérience, bien que prometteuse, n'a duré que quelques minutes avant que le clone ne succombe à une malformation pulmonaire.


Depuis, les avancées en génétique ont propulsé les ambitions de scientifiques et d'entreprises vers des objectifs encore plus ambitieux: ressusciter des espèces disparues depuis des siècles ou des millénaires. Parmi les projets en cours, celui de Colossal Biosciences attire particulièrement l'attention avec son intention de recréer des espèces emblématiques telles que le mammouth laineux ou le dodo.


Cependant, cette quête de "dé-extinction" ne se limite pas à une simple prouesse technologique. Derrière ces projets, des questions éthiques et écologiques se posent. Certains experts mettent en garde contre les dangers potentiels de telles initiatives. Selon eux, la réintroduction de ces espèces pourrait bouleverser des écosystèmes déjà fragilisés, voire causer des catastrophes imprévues.

Le mammouth laineux, par exemple, s'il était réintroduit en masse, pourrait transformer les paysages arctiques de manière radicale. Certains scientifiques craignent que ces changements ne fassent qu'aggraver le réchauffement climatique plutôt que de le ralentir. De plus, les animaux recréés pourraient souffrir de problèmes génétiques graves, étant donné la limitation de l'ADN disponible pour ces espèces disparues.

L'aspect financier de ces projets est également critiqué. Colossal Biosciences a levé des centaines de millions de dollars pour ses efforts de "dé-extinction". Pourtant, nombre d'écologistes estiment que ces fonds seraient mieux employés à la préservation des espèces actuelles, dont beaucoup sont en voie d'extinction.

Le cas du thylacine, ou tigre de Tasmanie, illustre bien cette controverse. Disparu dans les années 1930, il pourrait être ressuscité, mais cela nécessiterait des ressources considérables. Certains experts soulignent qu'une espèce similaire, le dingo, est déjà en danger et pourrait bénéficier de ces mêmes efforts.

Finalement, la "dé-extinction" reste un sujet de débat intense. Si elle pourrait offrir des bénéfices inattendus pour la biodiversité, les risques qu'elle comporte ne peuvent être ignorés. Le temps seul dira si cette aventure scientifique marquera un tournant dans l'histoire de la conservation ou si elle ouvrira une boîte de Pandore aux conséquences imprévisibles.

Qu'est-ce que la "dé-extinction" ?


La "dé-extinction" (parfois aussi appelée "résurrection") désigne le processus de recréer une espèce disparue en utilisant des technologies avancées de génétique. Cela peut impliquer le clonage, où l'ADN d'un animal éteint est introduit dans une cellule hôte, ou l'édition génomique, qui modifie le génome d'une espèce vivante pour qu'elle ressemble à l'espèce disparue.

Les projets de dé-extinction incluent des espèces emblématiques comme le mammouth laineux et le dodo. Ces initiatives visent à réintroduire ces espèces dans leurs anciens habitats, dans l'espoir de restaurer des écosystèmes perdus. Cependant, elles soulèvent aussi des questions éthiques, écologiques et pratiques, notamment en ce qui concerne les impacts potentiels sur les environnements actuels et la biodiversité.
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