Salon PMA de la photographie: vers des appareils compacts plus sensibles

Le salon PMA de la photographie numérique a ouvert ses portes à Orlando. Ce salon annuel est l'un des plus importants rendez-vous dans le monde de la photo, souvent l'occasion d'annoncer des nouveautés. Contrairement aux années précédentes, les nouveautés ne brillent pas forcément pas un plus grand nombre de pixels, mais souvent par une meilleure sensibilité de capteur.


Et cette année, le salon est particulièrement riche en annonces et semble indiquer que le monde de la photo numérique change de direction au niveau des appareils compacts. Jusqu'ici, les principaux gains des nouveaux modèles par rapport à leurs aînés consistaient à proposer plus de pixels sur leur capteur, un plus grand écran LCD et parfois quelques fonctionnalités et modes scène supplémentaires. Cependant, dans l'ensemble, les qualités photographiques évoluaient assez peu: plutôt bon en plein Soleil, les appareils compacts trouvaient leurs limites lorsque les conditions de lumière se dégradaient. Le photographe est alors obligé d'utiliser un flash, dont l'effet n'est pas toujours heureux, ou alors d'utiliser un trépied, ce qui n'est pas toujours évident et n'empêche pas le sujet de bouger durant le temps de pose. Reste alors à positionner le réglage de la sensibilité sur 400 ISO, mais là, la qualité de la photo se dégrade fortement, notamment avec l'apparition d'un bruit numérique, c'est-à-dire des pixels qui virent au violet ou au vert.


L'année dernière, Fujifilm, l'un des outsiders du marché des appareils photos numériques compacts, avait jeté un pavé dans la mare en présentant son F10: un appareil qui ne dispose pas plus de pixels sur son capteur que les autres (les 6 méga pixels du capteurs sont cependant largement suffisants pour imprimer au format A3 les photos prises), mais dont la sensibilité peut monter jusqu'à 1600 ISO. L'appareil fut immédiatement salué par la critique et la presse spécialisée, notamment pour son excellente qualité d'image à 400 ISO. Les images à 800 ISO étaient jugées très correctes aussi. Le secret du F10 réside dans son capteur super CCD où les pixels sont octogonaux et enchevêtrés. Cette structure permet de renforcer la sensibilité du capteur en faisant une sorte d'interpolation pour corriger le bruit.


La firme SONY, qui fabrique les capteurs photo CCD pour de nombreux constructeurs a alors développé un nouveau modèle de 6 méga pixels dont la sensibilité a été améliorée. Sans atteindre les 1600 ISO des appareils compacts Fuji, le capteur SONY dispose d'une sensibilité de l'ordre de 800 à 1000 ISO. Il s'agirait du nouveau super HAD CCD développé en réduisant l'écart entre les pixels du capteur.


C'est ainsi que Canon et Sony ont annoncé un renouvellement de leur gamme "compact" avec des appareils offrant parfois moins de pixels que ceux qu'ils remplacent, mais pouvant faire de meilleures photos dans des conditions de lumière plus difficiles. Les deux nouveaux hauts de gammes "compact" Powershot A, les A540 et A700, reçoivent ainsi des capteurs de 6 méga pixels contre 7 méga pixels pour le A620 déjà en vente.



D'autres constructeurs ont opté pour des stratégies de réduction de bruit différentes, en conservant les mêmes types de capteurs. La première consiste à offrir la possibilité de prendre des images en assez faible résolution. Chaque pixel de l'image correspond alors à 4 pixels du capteur. Cela revient à avoir des capteurs virtuels 4 fois plus gros qui produisent des couleurs nettement plus proches de la réalité. C'est la stratégie adoptée par Kodak sur son P880 et par Panasonic sur ses nouveaux modèles dont le Lumix DMC-TZ1. Une autre stratégie consiste à lisser l'image après sa capture. L'image conserve ainsi la résolution maximale offerte par le capteur tout en présentant un assez faible niveau de bruit. Cependant, le bruit reste souvent assez présent et les plus petits détails de l'image disparaissent. Cette stratégie est utilisée sur les appareils Ricoh.