Le cannabis présente un réel danger pour la santé. Pourtant, de plus en plus de personnes, surtout les adolescents, se sont mises à en consommer. Plus la consommation est forte, plus il est difficile d'arrêter le cannabis, cependant d'après le professeur Michel Reynaud, chef du service de psychiatrie de l'Hôpital Paul-Brousse à Villejuif, le " craving " ou l'envie incontrôlable de fumer reste plus rare que pour l'alcool ou le tabac.
Le cannabis, cette substance concentrée en THC, occasionne chez certaines personnes une baisse de l'attention et de la mémorisation. Des recherches néo-zélandaises faites l'année dernière ont montré que chez 5% des fumeurs, la réduction de performances intellectuelles peut atteindre 8 points de QI. Même si la consommation de cannabis ne rend pas schizophrène, le risque de développer ce trouble est plus grand chez les jeunes fumeurs. Par rapport aux fumeurs de cigarettes, les adeptes du joint ont plus de risque de souffrir de cancer de poumons et de la gorge. Le danger c'est que les fumeurs ont tendance à adopter un comportement de polyconsommation en voulant mélanger le tabac, le cannabis et l'alcool. Pour rappel, inhaler un joint équivaut à inspirer 7 fois plus de monoxyde de carbone et de goudrons que pour une cigarette. Par ailleurs, les personnes sous cannabis auraient plus de risque de consommer des drogues dures comme la cocaïne et l'héroïne.
Dans ces conditions le cannabis thérapeutique reste un sujet difficile en France alors que l'usage médical du cannabis est une réalité dans plusieurs pays européens. Cependant le ministère de la santé a récemment demandé à l'agence du médicament (ANSM) de faire une étude sur le Sativex, spray contenant du cannabis et destiné aux patients souffrant de sclérose en plaques. Ce dérivé de cannabis à usage thérapeutique est disponible dans la plupart des pays européens.