Lesley McCowan, professeur associé du département d'obstétrique et de gynécologie de l'université d'Auckland en Nouvelle-Zélande a déterminé que des femmes qui arrêtent de fumer avant leur quinzième semaine de grossesse ont autant de chances d'accoucher à terme et de nouveaux-nés de poids normal que celles qui ne fument pas. Cette étude portant sur le suivi de 2504 femmes enceinte pour la première fois en Australie et en Nouvelle-Zélande a été publiée le 26 mars 2009 dans la prestigieuse revue British Medical Journal et les résultats sont des données de grand intérêt dans le domaine de la santé publique.
Profil d'un fœtus de 14 semaines
Bien que plusieurs études aient mis en évidence des liens entre le tabagisme gestationnel et les grossesses extra-utérines, les fausses-couches, les morts fœtales in utero ou encore le risque de retard de croissance intra-utérin, aucune d'entre elles n'avait jusqu'à maintenant évalué l'incidence de l'arrêt de la cigarette au début de la grossesse sur les risques d'accouchement prématuré et sur la taille du fœtus.
Les résultats montrent que les femmes enceinte qui continuent de fumer après quinze semaines de grossesse ont 3 fois plus de risque d'accouchement prématuré et 2 fois plus de risque d'avoir un bébé de faible poids .
Ce travail a aussi permis de mettre en évidence des inégalités socio-culturelles en rapport avec le tabagisme. En effet, l'auteur définit les femmes qui continuent de fumer tout au long de leur grossesse comme étant plus jeunes, plus souvent célibataires et sans emploi, ayant suivi des études plus courtes ou encore consommant plus d'alcool que leurs homologues qui ne fument pas ou qui ont arrêté.
Une autre conclusion de l'étude révèle que les femmes enceinte qui ont arrêté de fumer au début de leur grossesse ne sont pas plus anxieuses que celles qui continuent tout au long de la gestation. Il s'agit donc de rassurer les patientes qui pourraient redouter un accroissement du stress lors de l'arrêt de la cigarette tout en justifiant la fin de leur tabagisme comme un indiscutable bénéfice pour la santé de leur futur enfant.
Auteur de l'article: Pierre-Alain RUBBO, étudiant en thèse spécialité immunologie/virologie à l'université Montpellier 1