Michel - Dimanche 19 Août 2007

Rétro 1937: La magie avait prévu ce que la science découvre...

Quelques rapprochements entre magie et science à ne pas trop prendre au sérieux dans la news rétro de ce dimanche.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1937, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

"Il y a plus de choses, Horatio, entre le ciel et la terre que n'en rêve la philosophie". - Ainsi parle l'Hamlet de Shakespeare, et certes, ce n'est plus la science qui lui donnera tort. Certaines tentatives décriées d'autrefois lui paraissent aujourd'hui fort raisonnables, et d'antiques chercheurs que l'on tenait au moins pour fols sont maintenant jugés par elle dignes du nom de savants.

La Sympathie, phénomène harmonique

Vous entrez chez un marchand d'instruments de musique pour choisir un piano. II y en a là dix, vingt, trente, de toutes formes et de toutes factures, accordés d'avance. Frappez sur un clavier une note au hasard. Mettons que ce soit un la. Aussitôt se produit un phénomène banal: tous les pianos se mettent à frémir à l'unisson du la et tandis que les autres restent silencieuses toutes les cordes dont le rôle est de donner le la chantent en même temps.

Il y a là d'autres instruments, violons, altos, harpes, etc. Si leurs cordes sont à l'accord, ils donneront aussi le la. Il y a même des instruments non à cordes, mais à plaques vibrantes, à membranes tendues. Si le la est dans leurs moyens pour ainsi dire, eux aussi vibreront. On appelle ce phénomène la résonance.

Ce mot de résonance peut être appliqué à une foule de phénomènes de nature différente et expliquer de nombreuses choses inconnues auxquelles on donne encore le nom de sympathies. Voici, par exemple, deux vieux amis. Souvent ils n'ont pas besoin de "parler pour s'entendre". Ils donnent l'impression que leurs cerveaux sont accordés comme des pianos. Ils se devinent. L'un commence à peine une phrase, que l'autre peut déjà la finir.

Deux personnes qui ne se connaissaient pas s'attirent l'une l'autre ; à la première entrevue, il s'établit entre elles une impression agréable comme celle de mieux vivre en cet instant. Et cette attraction se produit dans des cas où tout paraît concourir à ce qu'elles restent étrangères l'une à l'autre. On est donc conduit à admettre qu'en elles d'intimes vibrations se répondent. C'est une résonance. L'une est, suivant notre comparaison, un piano et l'autre peut être une timbale ; mais elles donnent la même note... Parmi les systèmes d'ondes qui parcourent l'éther, il en est un qui les frappe toutes les deux à la fois et les unit.

Une T. S. F. idéale

Des observations de ce genre permettront de concevoir toute une catégorie de mystères. La lecture de pensées, par exemple. Entre la personne qui pense et celle qui est en accord avec elle, naturellement ou en raison d'une aptitude spéciale à prendre tous les accords, il se fait une télégraphie. La pensée de la première émet des ondes qui vont frapper dans le cerveau de la seconde la touche correspondante. Les monitions télépathiques n'ont vraisemblablement pas d'autre origine: un homme meurt ici et au même moment, ailleurs un autre reçoit un S. O. S. ; c'est que tous deux, qu'ils se connaissent ou non, sont en accord de résonance. En tous les êtres qui possèdent des touches correspondantes la chose peut se produire.

Des goûts et des couleurs... Allons plus loin. La liaison n'existe pas qu'entre des personnes. Il y a des unissons entre personnes et objets. On pourra trouver là d'abord la raison de tous les goûts divers. Si je suis sensible à telle ou telle substance, si j'en aime la saveur, l'odeur, l'aspect et si je reste insensible à d'autres, c'est que les vibrations qui en émanent sont en concordance ou non avec des touches vibrantes qui sont en moi. Et cela m'est si particulier que tel de mes voisins dont le clavier, pour ainsi dire, est composé d'autres notes, ne partage ni mes répulsions, ni mes préférences. On ne discute pas sur les goûts, chacun a le sien qui, pour lui, est le bon, sans qu'on puisse le contester.

Les ondes sympathiques

Cette sensibilité particulière et qui, développée, peut devenir très délicate, explique en général ce que l'on appelle les divinations et notamment la radiesthésie. Il serait absurde de croire que la baguette ou le pendule d'un sourcier subit par sa nature l'influence de l'objet recherché. Ce sont de simples instruments de détection. L'influence, c'est l'homme qui la subit ; c'est lui qui, sensible aux ondes parties de l'objet, vibre en résonance avec elles et communique l'impulsion au détecteur instrumental. La preuve, c'est que la baguette, si personne ne la tient, ne fera aucun mouvement au-dessus d'une source, tandis que l'on voit des sourciers qui n'ont pas besoin de baguette pour affirmer que l'eau est voisine ; ils la sentent. Une éducation spéciale leur a appris, s'ils n'y étaient pas naturellement accordés, à se mettre en accord avec l'émanation de l'objet de leur recherche. Pas d'autre explication raisonnable aux faits de radiesthésie, surtout à distance sur plan ou photographie. Si l'on n'invoque pas la résonance, autrement dit la sympathie, ils sont absurdes et il faut les nier contre l'évidence. Car l'absurde est certainement impossible.

De même, les cures par le magnétisme s'expliquent par un accord vibratoire entre le sujet soumis au traitement et son magnétiseur ou l'objet qui a été chargé de magnétisme.

Ce que les anciens occultistes appelaient magie sympathique n'a pas d'autre fondement plausible. Ils avaient imaginé ou observé tout un vague système de correspondances qui sans doute péchait par excès de généralisation, mais qui, en principe, ne choque pas la raison.

Voici, par exemple, un objet de couleur rouge: étoffe ou bijou. Ils prétendaient, en le faisant porter à certains malades, les guérir ou tout au moins les incliner vers la guérison. Avaient-ils affaire à des anémiques souffrant de la pénurie de globules rouges ? Ils affirmaient qu'un objet rouge, émettant un système de vibrations en rapport avec cette couleur, activerait la formation et l'enrichissement des globules en éveillant dans le sang la résonance au rouge. Inversement, un patient était-il atteint d'une fièvre pourpre ? L'objet rouge prenait la fièvre et l'en délivrait.

De l'infrarouge à l'ultraviolet

On sourit. Mais la médecine moderne y revient par des moyens détournés. Le traitement des scarlatines et rougeoles par la lumière rouge a enregistré des succès. Nous savons maintenant que la lumière rouge est un système vibratoire caractérisé par une certaine vitesse de radiations. Autant de couleurs, autant de vitesses différentes. Mettre un corps dans un milieu de certaine teinte, c'est le faire résonner lumineusement à l'unisson de cette teinte.

Toute une science médicale, l'actinothérapie, consiste à exposer le malade à l'action de tel ou tel rayon, depuis l'infrarouge jusqu'à l'ultraviolet. N'est-ce pas l'application de la loi de résonance ou, pour parler comme les magiciens, de la sympathie ?


L'univers entier représente une échelle de radiations dont le prisme coloré n'est qu'une petite tranche. On guérit certains maux par le son, radiations lentes, et d'autres par les rayons X, (d'une rapidité extrême). On va vers une hygiène et une médecine purement physiques, basées sur l'influence, choisie et dosée, de telle ou telle tranche de l'univers vibratoire, avant même d'en connaître tout le mystère.

Il n'y a donc pas déraison à croire, comme faisaient les magiciens, qu'un objet influe sur notre état de santé ou de maladie, notre caractère, notre comportement, les événements de notre vie, en proportion de ses correspondances sympathiques avec nos organes, sous le rapport de la couleur, de la forme, de la consistance, ou sous celui de l'odeur, de la saveur et du son.

Mages antiques et médecins d'aujourd'hui

Dresser la liste des correspondances naturelles dans l'univers, afin que chacun puisse créer autour de soi une ambiance sympathique à son être particulier, cela serait toute une science que nous ne faisons que commencer à épeler et que les vieux magiciens, les vieux astrologues, les vieux alchimistes, si injustement décriés, passaient leur vie entière à étudier. Mais nous voyons l'homéopathie en tirer de nombreuses applications. Elle décrit toute une série de types humains auxquels elle donne le nom latin des substances naturelles en sympathie avec eux. Par exemple, il y a des hommes du type Sulfur, ou Calcafea, ou Lachésis. Aux premiers, accordés, pour ainsi dire, avec le soufre, dans toutes leurs indispositions, indépendamment d'autres médicaments, il convient de faire prendre du soufre. Les seconds, en sympathie avec le calcaire, éprouveront le plus grand bien, dit-on, d'une dilution de poudre d'écaille d'huîtres; aux troisièmes, on donnera d'infimes doses de venin de serpent, etc.

Les médecins savent, d'autre part, qu'on ne transfuse pas n'importe quel sang à n'importe quel malade. Il faut que le sang du donneur soit apte à être mélangé à celui du récepteur, c'est-à-dire en sympathie avec lui.

Et, de nouveau, les Astres. La science en tâtonnant retrouve et justifie les idées anciennes de la magie sympathique. On ne pourra même plus bientôt tant sourire de l'astrologie qui, considérant les astres comme les sources principales des vibrations, disait que certains hommes étaient en correspondance sympathique avec Jupiter, Vénus, Mercure..., qu'ils tenaient de ces planètes, physionomie, caractère, maladies, qu'il ne fallait marier entre elles que des personnes dont les planètes se convenaient ; que la Lune, par exemple, étendait son influence sur les perles, l'argent, les cucurbitacées, le lièvre, le cygne, le poisson, les coquillages, etc., et qu'il y avait bénéfice, pour ceux qui étaient nés sous son influence, à porter des perles, à manger du melon et de la marée, ces choses étant, si l'on peut dire, en résonance avec leurs besoins vitaux.


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