Michel - Dimanche 8 Juillet 2007

Rétro 1934: La vie insoupçonnée des glaciers (1/3)

La news rétro de ce dimanche nous expose quelques connaissances de 1934 sur les glaciers.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1934, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

Sous une apparence de mort, les glaciers vivent, sans discontinuer, une vie qui nous intéresse ; régulateurs des températures, pourvoyeurs de l'eau qu'ils tiennent en réserve inépuisable, ils participent aux conditions de notre existence.



Dans les terres polaires: des calottes de glace


On distingue généralement les glaciers qui s'accrochent aux flancs des hautes montagnes, ou en remplissent les vallées, de ceux gui s'étendent au nord et au sud du globe terrestre, sur le sol arctique ou antarctique. Non pas qu'ils soient essentiellement différents: c'est ici et là une masse glaciaire qui s'alimente par la chute des neiges et s'use par la fonte de ses bords ; mais certaines particularités justifient la distinction.


Dimensions respectives. - Malgré le rôle joué par les glaciers de montagnes et l'intérêt plus immédiat qu'ils présentent, ils le cèdent aux glaciers polaires en importance et en résultats. La surface occupée par les glaciers dans les Alpes, le Caucase, l'Himalaya, la Cordillère des Andes et de la Nouvelle Zélande serait d'environ 50 000 kilomètres carrés ; or, la surface glacée du Groenland en compte à elle seule 2 millions (presque quatre fois la France) ; 2 millions et demi avec les terres arctiques avoisinantes. Quant au continent antarctique qui n'est guère qu'un immense glacier, il est tout simplement plus grand que l'Europe.

Même supériorité d'épaisseur: aux 300 ou 400 mètres assignés comme maximum aux glaciers de montagnes, qui n'en ont en moyenne qu'une soixantaine, Nansen oppose les 1 600 à 1900 mètres du glacier groenlandais.


Services respectifs. - Les glaciers de montagnes donnent naissance à de grands fleuves: Rhin, Rhône, Garonne, à ne citer que les plus familiers. Ils possèdent des provisions d'énergie, des réserves d'alimentation qu'ils leur dispensent avec régularité, et offrent un heureux contraste avec le gaspillage du ruissellement. Mais qu'est-ce que ce service secondaire à côté de ceux rendus par les glaciers des pôles ? Ceux-ci s'opposent à l'équateur torride, conditionnent les courants aériens ou océaniques qui vont de l'un aux autres et réciproquement, ont une part prépondérante dans l'établissement des climats, rendent, en un mot, la terre habitable.

On les désigne généralement sous le nom de calottes glaciaires ; on en parle avec les mots de carapace, de bouclier ; et cette nomenclature dit assez bien leur forme. La neige, puis la glace résultant de la neige, en s'accumulant, pèse sur les bords qui s'écrasent jusqu'à la mer, l'envahissent et flottent sur l'eau libre. Craquelés par les marées suivant des failles, ils finissent par se rompre et donnent ainsi naissance aux icebergs par le phénomène du "vêlage".

Types de Calotte polaire. - Le type le plus caractéristique de la calotte glaciaire se trouve au Groenland, que la glace couvre d'une couche uniforme laissant sur le rivage occidental seulement une bande de terre habitable, encombrée de matériaux rocheux. On peut cependant lui opposer dans l'hémisphère austral le continent antarctique dont seuls se laissent deviner les bords et la profonde échancrure volcanique de la Terre Victoria.

Le Spitzberg se couvre d'une couche déjà moins continue et laisse s'écouler à la mer plusieurs glaciers indépendants les uns des autres. L'Islande et surtout la Norvège septentrionale n'ont plus que des calottes locales dont les bords ressemblent beaucoup aux glaciers de montagnes dont nous parlerons bientôt.


La semaine prochaine: (2/3): Dans les montagnes, des torrents glacés

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