La news rétro de ce dimanche nous offre un petit guide pratique sur la motocyclette des années 1930.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1932, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
La motocyclette a pris un développement considérable en France au cours des trois dernières années; elle le doit aux perfectionnements qui ont été apportés à sa construction, à la passion croissante du tourisme et à la modestie des dépenses qu'elle nécessite. Voici quelques conseils qui seront précieux aux débutants.
Connaissons l'anatomie de notre motocyclette
La motocyclette a longtemps représenté une espèce de compromis entre la bicyclette et l'automobile: bicyclette perfectionnée par l'addition d'un moteur remplaçant la force musculaire ; automobile allégée de certains organes propres à la voiture seulement. Il en résultait un véhicule un peu bâtard, dont les progrès se trouvaient entravés par l'absence d'unité, d'homogénéité dans sa conception. Elle s'est dans la suite affranchie de l'imitation ; les constructeurs l'ont étudiée en elle-même et lui ont apporté les transformations nécessaires pour en faire la machine simple et puissante qu'on voit aujourd'hui, capable de rendre à peu de frais de très grands services ou de donner au touriste une pleine satisfaction.
La motocyclette-type, dont tout débutant, et même tout usager, doit connaître à fond l'anatomie, est constituée, comme on sait, par un cadre monté sur deux roues dont celle arrière est motrice, et un guidon de direction. La roue motrice est actionnée par un moteur à essence qui, dans les machines ordinaires, ne comporte qu'un seul cylindre.
Ce moteur est naturellement pourvu des organes nécessaires à son bon fonctionnement:
carburateur pour préparer le mélange gazeux d'essence et d'air, l'essence étant contenue dans un réservoir qui généralement est logé dans la partie supérieure du cadre ;
bougie d'allumage pour allumer le mélange préparé par le carburateur et comprimé par le piston dans le fond supérieur du cylindre ; le courant électrique est ici fourni par une petite batterie d'accumulateurs et une bobine à trembleur, ou encore par une dynamo avec un distributeur de courant; cette dynamo est d'ailleurs susceptible de fournir aussi du courant pour alimenter les accumulateurs qui servent à l'allumage du phare avant.
L'arbre du moteur est relié par un
embrayage à l'arbre de commande qui actionne la roue arrière au moyen d'une courroie, d'une chaîne ou d'un arbre à cardan. Près du pignon d'embrayage est fixée une petite
boîte de changement de vitesse qui obéit à un levier à main mis à portée du conducteur et permet de régler facilement l'allure de la machine.
Outre ce levier, d'autres appareils de commande sont fixés sur le guidon de direction:
manette des gaz, qui règle la quantité de mélange à recevoir dans le cylindre;
manette d'avance à l'allumage, qui permet de régler le jaillissement de l'étincelle sur les allures du moteur ;
commutateur de contact, pour couper l'allumage en cas de besoin;
freins pour ralentir ou arrêter la machine.
Dans les premières motocyclettes il fallait lancer la machine en courant sur le côté pour mettre le moteur en action ; un appareil de mise en marche, ou
démarreur, une sorte de manivelle de lancement commandé par une pédale évite aujourd'hui cet inconvénient.
Au lieu du refroidissement par l'eau, adopté pour le moteur d'automobile, c'est uniquement par le courant d'air frappant le cylindre quand la machine est en marche que ce refroidissement s'obtient pour la moto. Afin d'augmenter l'action de l'air, le cylindre est muni d'ailettes plates en assez grand nombre pour agrandir d'une façon appréciable la surface de refroidissement.
Aux anciens repose-pieds figurant de simples pédales ont été substituées des plates-formes rectangulaires offrant assez de surface pour que le conducteur ait une assiette plus confortable; d'ailleurs tendent au même but une selle large, suffisamment basse, et des ressorts qui, aussi bien pour la selle que pour le guidon de direction, amortissent les chocs et les réactions dues à la route.
Entretien de la moto
Malgré une apparente complexité, l'initiation au mécanisme de la motocyclette, comme aussi son entretien, n'offrent pas de sérieuses difficultés: à l'encontre de ce qui se passe pour les voitures, tous les organes ici sont facilement accessibles, d'où une grande simplification de la tâche. On tend même aujourd'hui à rassembler dans un
bloc-moteur tout ce qui se rapporte au moteur; ainsi que l'embrayage et la boîte de vitesse.
Toutefois la facilité ne doit pas entraîner la négligence; il ne suffit pas de donner à la machine un extérieur séduisant ou même de soigner scrupuleusement le moteur ; il faut encore vérifier les moyeux, les roulements et la direction, serrer les écrous, graisser tout ce qui tourne et tout ce qui frotte, même les lames de ressort. Les pneumatiques aussi doivent être examinés très fréquemment de manière à parer tout de suite à la moindre faiblesse avec les mastics spéciaux qui permettent de boucher les trous. C'est à ce prix seulement qu'on jouira pleinement de sa machine sans crainte d'être arrêté en cours de route.
La semaine prochaine: Comment on apprend à monter, les aménagements possibles, les dépenses à prévoir et... En route !