Un peu d'entomologie domestique du siècle dernier dans la news rétro de ce dimanche.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1931, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
Bien que tout le monde connaisse l'infernale bestiole que désigne ce vocable, la question peut être posée, car autour du cousin, qu'on nomme aussi moustique, vibrent d'autres moustiques qui ne sont pas des cousins, piqueurs autrement redoutables avec lesquels il ne doit pas être confondu ; or la confusion est fréquente.
Distinctions nécessaires
La classe des insectes comprend, entre autres ordres, celui des Diptères, dont le nom dit assez qu'ils sont pourvus de deux ailes ; les Diptères comprennent, entre autres familles, les Culicidés, qui se distinguent par les écailles transparentes ou un peu enfumées dont leurs ailes et leur corps sont couverts ; les Culicidés sont essentiellement représentés par le
Culex (d'où le diminutif culicinus qui a donné: Cousin) par l'
Anophèle, qui est le vecteur du paludisme, et par le
Stegomya, qui est le vecteur de la fièvre jaune. Ces deux derniers sont des Culicidés, non des Cousins,
Culex. Anophèles et Stegomyas n'existent pas en France ; mais le
Culex, en certains endroits, y est légion.
Ajoutons que le Cousin commun, qui est le nôtre, a pour compagnon le Cousin annelé, non dissemblable sauf en cette apparence d'anneaux à son corps ; plus féroce peut-être, mais pareillement inoffensif comme transmetteur de maladie épidémiques. Rien n'a contribué comme le nom de Moustique, qui scientifiquement ne signifie pas grand' chose, à confondre ces insectes d'une si différente nocivité.
La lutte contre le Cousin
Les méfaits du Cousin.- Le Cousin a été soupçonné de transmettre le cancer. Sans preuves d'ailleurs. Le cancer est plus fréquent à la campagne qu'à la ville. Dans les endroits secs, il augmente le champ de ses ravages. Toutes ces observations s'appliquent également au Cousin ; d'où l'accusation portée contre lui ; toutefois il n'y a peut-être que coïncidence. Mais il reste incontestable que sa piqûre peut être mauvaise, déterminer des névralgies, l'engorgement du foie, de l'intestin, certaines formes de diabète ; qu'en tout cas elle rend la vie insupportable dans certaines contrées.
Comment le détruire ? – La destruction de l'insecte est pratiquement impossible ; il y en a trop. A peine peut-on s'en garantir par moustiquaires, grillages, pulvérisations, fumigations, etc. La destruction des œufs ne l'est pas moins. Les Cousins ou
Culex fournissent jusqu'à sept générations dans la même année et chaque femelle pond jusqu'à 300 œufs à la fois. Sans les oiseaux et les poissons (la femelle pond dans l'eau) l'air en serait empoisonné.
C'est aux larves, aux nymphes qu'on peut s'attaquer. Les unes et les autres vivent dans l'eau et respirent à la surface par un siphon terminal que le pétrolage des mares et autres eaux stagnantes a pour mission de boucher ; d'où l'asphyxie. Opération peu sûre d'ailleurs et gênante pour le bétail. Le professeur Roubaud a proposé de lui substituer la projection, par avion, de trioxyméthylène en poudre mélangé à de la sciure.
Il va de soi qu'il faut avant tout supprimer les flaques d'eau inutile puisque larves et nymphes ne vivent que dans l'eau. Les années humides, comme en 1930, qui laissent trainer un peu partout des réserves aqueuses que souvent on ne voit pas, sont tout particulièrement infestées de l'exécrable insecte.
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