Michel - Dimanche 30 Septembre 2007

Rétro 1928: La multiplication des barrages (1/2)

La news rétro de ce dimanche s'intéresse à la technologie des barrages hydrauliques en 1928.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1928, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

Connue de tous temps et en tous lieux, la construction empirique des barrages est devenue l'objet d'une science précise, qui a ses spécialistes, ses ingénieurs. Appliquée aux usines hydro-électriques elle est appelée à un progrès immense dont le barrage d'Eguzon est la plus récente et la plus brillante manifestation.


Vue générale du barrage construit au travers de la Creuse à Eguzon


Les barrages et leurs multiples emplois


Les barrages sont aussi vieux que les rivières et le genre humain, si toutefois les castors, grands constructeurs, ne l'ont pas précédé. Le premier homme qui, désireux de s'assurer une réserve d'eau pour son jardin, a dérivé une veine du ruisseau voisin, l'a fait au moyen d'un barrage de terre, et les anglais du XXe siècle, pour assurer l'irrigation de l'Egypte, ont construit à Assouan un barrage gigantesque de pierre et de ciment.

Barrages divers. - Aux barrages destinés à l'irrigation s'en ajoutent d'espèces extrêmement variées: barrages destinés à l'alimentation des canaux et à celle des rivières déficientes en saison sèche ; barrages destinés à diviser les rivières en biefs navigables par la retenue des eaux ; barrages auxiliaires d'écluses ; barrages pour actionner la roue des moulins, etc.

Mais voici qu'une utilisation des barrages relativement récente fait de jour en jour des progrès considérables. Le développement si rapide de l'électrification sous toutes ses formes a fait appel aux puissances de l'eau. Pour actionner les turbines et les alternateurs les chutes naturelles ne suffisent plus ; afin d'y suppléer, les rivières de la montagne se transforment en lacs par la construction de murs énormes, de barrages puissants dont le profil modifie la nature au bénéfice de l'homme et de ses besoins.



Leur application aux usines hydro-électriques


Pour produire de l'électricité, l'usine hydroélectrique peut utiliser la force d'une chute d'eau. Captée dans des conduites en tôle d'acier, la chute lui apporte sa force et par l'intermédiaire de turbines et d'alternateurs en fait de l'énergie électrique. De la salle où fonctionnent ces machines, dite Centrale hydro-électrique, l'électricité est amenée par des câbles de haute tension dans un poste de transformation, ou sous-station électrique, qui lui donne la forme requise pour être distribuée et employée à tous usages de force, de lumière et de chaleur.

Faute de chute, les ingénieurs recourent, pour obtenir la force, à un procédé artificiel de dénivellation. Le cours des rivières encaissées est haussé, transformé en lac réservoir par la construction d'un barrage et de ce réservoir l'eau accumulée descend dans les conduites établies en contrebas, apportant aux turbines une force qui n'a pas d'autre limite que les dimensions du réservoir lui-même.


Or, le barrage en est apparemment la pièce capitale: c'est lui qui, aux éléments fournis par la nature pour constituer le réservoir, à savoir le lit de la rivière et ses deux parois, en ajoute une troisième qui achève ce réservoir ; c'est lui qui, arrêtant, retenant, accumulant les eaux, détermine en grande partie les dimensions du réservoir auquel il impose sa hauteur, et par conséquent mesure la force que l'eau doit fournir ; lui qui, compte tenu de la résistance incontestable fournie par les rives et le fond, semble cependant supporter seul la pression de la masse liquide. Il en supporte du moins la responsabilité: de sa solidité dépend en effet le sort de l'usine hydro-électrique établie à sa base et, dans une certaine mesure, la vie même de la vallée.

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