La news rétro de ce dimanche s'intéresse aux multiples usages du bois dans les années 1920
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1926, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
On serait plutôt tenté de demander: que ne peut-on pas faire ? Mais si nous connaissons maintenant maintes utilisations du bois, nous en ignorons aussi maintes métamorphoses. A coté des ses transformations mécaniques, il en est de chimiques, dont la nomenclature, même écourtée, montre combien il est fertile en ressources.
Les gros troncs équarris servent à la charpente. Sciés en long et débités en planches, travaillés par le menuisier, le tourneur, l'ébéniste, le carrossier, le luthier, etc., ils fournissent la plupart de nos objets mobiliers et des ornements de nos demeures.
L'écorce, pulvérisée sous la meule, constitue le
tan employé à la fabrication du cuir. Les meilleurs tans sont ceux du chêne et du marronnier. Celui du bouleau donne au cuir de Russie son agréable odeur. Par dissolution dans l'éther, on obtient le tannin, médicament.
Divisées en étroits copeaux rubanés et filamenteux, les fibres ligneuses constituent la laine de bois, qui justifie son nom par son aspect et les services rendus. Elle est utilisée pour le rembourrage des coussins, de la literie et l'emballage des objets fragiles.
La sciure fine de bois, pétrie avec du sang frais et portée sous la presse hydraulique, à une température de 200° se transforme en une substance dure, d'une consistance comparable à celle de l'ivoire, dont on fait des manches de couteaux, des bibelots, des médailles.
Des bûches de bois, préalablement fendues, sont soumises au broyage dans un appareil appelé défibreur et réduites en pâte. Cette pâte, lavée et blanchie au bisulfite de chaux, affinée dans un épurateur, laminée par des cylindres et séchée devient le papier de bois.
En opérant la combustion incomplète du bois à l'abri de l'air, soit en forêt dans des meules recouvertes de terre humide, soit dans des fosses, soit dans des fours en briques, on obtient le charbon de bois pour les usages domestiques et autres.
La carbonisation du bois en chaudière ou en vase clos fournit un charbon qui sert à la fabrication de la poudre. En traitant chimiquement le bois par l'acide azotique, on obtient un pyroxyle, ou poudre de bois, analogue au fulmi-coton, poudre de chasse et de guerre.
Le bois distillé, à sec dans des cornues, dégage un liquide d'où l'on sépare par décantation l'esprit-de-bois ou alcool méthylique. L'esprit-de-bois est employé comme combustible, comme dissolvant des essences pour vernis, etc. En l'oxydant, on obtient du formol.
Le produit de la distillation du bois, après séparation de l'alcool méthylique, est un liquide épais, dense et foncé, le goudron. Le goudron de bois est surtout utilisé en pharmacie comme antiparasitaire. On en extrait de la créosote. Il contient aussi de la paraffine.
Les cendres elles-mêmes du bois complètement brûlé ont leur emploi. On en tire, en les lavant, des sels de potasse et de soude, pour la verrerie, le chamoisage des peaux, la blanchisserie. Quelle ménagère n'a pas eu l'occasion d'en mettre dans sa lessiveuse ?