L'état des connaissances en 1920 sur le Système Solaire dans la news rétro de ce dimanche.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1920, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
Dans l'espace infini, des milliers de mondes gravitent comme le nôtre autour de soleils qui ne nous apparaissent que comme des points lumineux. Notre système solaire est, malgré sa puissante apparence, un monde minuscule qui disparaîtra en quelques millions d'années.
Les planètes et les étoiles
Quand on observe attentivement le ciel, on ne tarde pas à faire la différence entre les innombrables points brillants qui en saupoudrent la surface et certains d'entre eux qui semblent se mouvoir au milieu des autres, dont les distances relatives paraissent invariables.
Ces points sont les planètes, et une étude plus serrée de leurs mouvements montre qu'elles tournent autour d'un globe éclatant, le Soleil, autour duquel tourne la Terre même sur laquelle nous nous trouvons. Autour de cette Terre tourne un autre globe, éclairé plus ou moins pendant la nuit par le Soleil, alors invisible, et qui s'appelle la Lune.
Longtemps la Terre a été prise pour le centre de l'Univers: c'était ce qu'enseignait Ptolémée. Au XVIe siècle, Copernic conçut la position du Soleil comme centre des planètes dont il put, ainsi, expliquer tous les mouvements. Kepler, au début du XVIIe siècle, donna les lois exactes des mouvements planétaires, et Newton, le plus grand génie de la Science universelle, en déduisait la loi de l'attraction universelle, qui régit tous les mouvements des mondes et qui s'énonce ainsi:
"Deux corps quelconques semblent s'attirer avec une force proportionnelle à leur masse et en raison inverse du carré de leur distance."
Le Soleil et les planètes
Le Soleil est un globe incandescent autour duquel "gravitent" les planètes qui forment son escorte et qui sont entraînées avec lui vers un point fixe du ciel appelé l'apex, à la vitesse de 20 kilomètres par seconde, point dont les astronomes ont pu déterminer la position. L'ensemble du Soleil et de ses planètes forme le système solaire.
Comme tout corps chaud exposé dans l'espace froid, le Soleil se refroidit. On peut donc être certain qu'il n'a pas toujours été dans l'état où nous le voyons actuellement et qu'il n'y restera pas toujours. En un mot, il "évolue". Et la recherche des lois de cette évolution, des origines et de la fin probable de l'astre et du système des planètes qui l'accompagnent constitue le problème cosmogonique, l'un des plus attrayants, l'un des plus troublants qui puisse occuper l'esprit.
C'est Laplace, le premier, qui osa s'attaquer à l'étude de cette grave question dont l'esprit nuageux du philosophe allemand Kant, n'avait fait qu'entrevoir les données. L'illustre astronome partant de l'étude de ces astres à contours indécis, à luminescence pâle, appelés les nébuleuses, imagina que l'une de celles-ci, à haute température, subissait des contractions successives qui en aggloméraient la masse en un noyau central, noyau qui n'était autre que le Soleil. Celui-ci, fluide d'abord, tournait autour d'un axe, s'aplatissait par la force centrifuge qui en détachait plusieurs "anneaux". Chacun de ces anneaux, à son tour, se refroidissait d'une façon dissymétrique ; sa matière s'agglomérait en une masse fluide d'abord, qui était une planète et de laquelle, par un mécanisme analogue, se détachaient des anneaux donnant naissance à des astres secondaires, tournant autour de la planète principale et qui sont des satellites.
Telle est la théorie qu'avait conçue Laplace pour expliquer l'origine du système solaire. Mais, depuis lors, des "faits nouveaux" ont obligé à modifier cette théorie. Aujourd'hui, les astronomes envisagent le système solaire comme provenant d'une nébuleuse spirale, froide à l'origine, composée d'atomes d'hydrogène, d'hélium et d'un corps spécial, le
nébulium dont l'analyse spectrale a permis de déceler la présence. Ces atomes raréfiés, rendus luminescents par les corpuscules électrisés lancés par les astres du ciel, comme les étoiles, permettent la visibilité de la nébuleuse. Celle-ci s'agglomère peu à peu, les atomes tombant vers le centre de gravité du système. Alors la contraction en élève la température en même temps que la pression et un noyau prend naissance, au centre duquel se forment, sous la double influence de la pression et de la température, les atomes des divers corps "simples" par "intégration de la matière". Plusieurs centres de condensation peuvent ainsi se former dans les spires de la nébuleuse, donnant naissance aux planètes et à leurs satellites.
Telle est la théorie du physicien suédois Arrhenius.
D'après la théorie nouvelle donnée par M. Emile Belot, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, Directeur des manufactures de l'Etat, il faut envisager, à l'origine, non pas une mais deux nébuleuses, l'une venant heurter l'autre. Dans les anciennes hypothèses, en effet, on ne tient compte que de la rotation du système scolaire, alors que sa translation, effective à raison de 20 kilomètres par seconde, doit jouer un rôle considérable.
Dans la théorie d'E. Belot, le choc de la nébuleuse mobile contre la nébuleuse amorphe engendre un système de vibrations donnant naissance à des nœuds et à des ventres analogues à ceux que l'on observe sur les cordes sonores. Chaque ventre, en s'épanouissant, donne naissance à une orbite planétaire, et on peut expliquer ainsi les distances des planètes et toutes les particularités du système solaire.
L'âge de la Terre
On a essayé de calculer approximativement l'âge de ce système: non pas uniquement l'âge de la Terre, mais celui du système solaire tout entier. Arrhenius pense, d'après des données relatives à la quantité de chaleur émise par l'astre, que celui-ci peut exister depuis plusieurs millions d'années et pourra encore subsister pendant un temps équivalent.
Le système solaire est un des éléments de la Voie lactée, de cette bande laiteuse qui fait le tour du ciel, qui comprend un innombrable fourmillement d'étoiles dont le Soleil est une unité. On sait qu'à mesure que l'on s'éloigne du plan de cette bande, les étoiles se font plus rares, à tel point que l'on a émis l'hypothèse que l'Univers entier, c'est-à-dire l'ensemble des astres du ciel, constituerait la Voie lactée.
Notre système solaire, outre le globe incandescent central, comprend un grand nombre de planètes, dix sont importantes: ce sont Mercure et Vénus, puis la Terre avec un satellite qui est la Lune. Après quoi vient l'énigmatique Mars avec ses deux satellites ; ensuite on rencontre une armée de "petites planètes" au nombre de plus de mille, ayant chacune son orbite et dont quelques-unes n'ont que 10 à 15 kilomètres de diamètre. Après ces astéroïdes nous trouvons Jupiter, la plus imposante planète du système solaire dont le volume est plus de 1300 fois celui de la Terre et qui est escortée de huit satellites. Ensuite c'est Saturne, avec son extraordinaire anneau et son cortège de onze satellites. Après quoi vient Uranus avec quatre satellites, et enfin Neptune, découverte par Le Verrier à l'aide du seul calcul, et autour de laquelle circule un unique satellite.
Le mystère des Mondes
Y a-t-il des planètes entre le Soleil et Mercure ? Y en a-t-il au delà de Neptune? C'est encore un mystère.
Outre ces planètes, des comètes, astres à longue orbite et à grande vitesse, circulent autour du Soleil et se montrent, par intervalles, à nos yeux.
C'est de notre système solaire, du mouvement relatif de la Terre et du Soleil que dépendent les jours, les nuits, les saisons, les climats, les phénomènes météorologiques et leurs vicissitudes. Toute étude d'un phénomène terrestre a, au fond, sa cause et son origine dans le Soleil.
Notre système solaire finira, comme toutes choses, par la vieillesse et la mort. Le Soleil, refroidi au bout de quelques millions d'années, se recouvrira d'une croûte solide et, devenu obscur, continuera sa route dans le ciel, entraînant son cortège de planètes éteintes. Et cela durera jusqu'au moment où l'astre mort, rencontrant un autre astre également mort, un choc terrible se produira. Alors les masses constitutives des deux sphères seront volatilisées par le choc ; leurs atomes, désagrégés, se réduiront en hélium, en hydrogène, en nébulium ; une étoile nouvelle, une nova (comme celle de l'Aigle, née pendant la guerre) brillera au ciel ; puis, avec les éléments gazeux, une nouvelle nébuleuse prendra naissance, origine d'un cycle nouveau qui engendrera un nouveau système. Ainsi, ce sera la résurrection d'un monde: la vie renaît de la mort.
Rappel: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1920, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.