L'évolution de notre planète vue au début du siècle dernier dans la news rétro de ce dimanche.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1906, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
S'il est un problème qui ait préoccupé les géologues et les géomètres, c'est de savoir si la Terre est solidifiée de la surface au centre ou si elle n'est encore qu'une masse incandescente liquide ou pâteuse recouverte d'une mince enveloppe solide et refroidie, sur laquelle l'humanité fourmille depuis des millions d'années. Le globe terrestre enfin est-il solide ou est-il partiellement liquide.
Les savants ne sont pas d'accord
La Terre est-elle solide ou seulement en voie de solidification. On admet généralement qu'elle résulte d'une nébuleuse, et qu'elle fut d'abord un globe fluide de matières en fusion entouré de matières surchauffées.
Le passage à l'état solide s'est opéré progressivement ; mais le refroidissement est-il aujourd'hui complet ou n'est-il que partiel ? Là est encore toute la question si fréquemment controversée.
Deux opinions. – En Angleterre, des savants comme lord Kelvire, G.-H. Darwin, King et Barus affirment que la solidification est à peu près achevée, et les manifestations volcaniques auraient simplement pour origine des poches incandescentes subsistant dans les profondeurs.
Les minéraux en fusion, à l'origine des temps, se seraient contractés en se refroidissant, et devenus plus lourds auraient disparu de la surface pour se liquéfier de nouveau dans les masses profondes, et recommencer ainsi un brassage qui unifia la température. De sorte que la solidification aurait commencé au centre pour finir à la surface.
La plupart des géologues, entre autres M. de Lapparent et le professeur Suess, de Vienne, soutiennent qu'à l'heure actuelle il ne s'est formé qu'une écorce d'environ 50 kilomètres d'épaisseur enveloppant une masse centrale incandescente. La solidification aurait commencé par la surface, les matériaux primitifs ayant commencé par le fond, d'où les masses solides sont remontées pour flotter comme des glaçons et se souder peu à peu. Ainsi se forma le premier rudiment de surface solide, avec çà et là des solutions de continuité, suivies de soudures nouvelles ; puis la croûte se consolida à la longue.
Cette seconde hypothèse apparaît la plus logique: elle a pour elle la distribution géologique des terrains observés à travers l'écorce terrestre, puis l'accroissement de température noté à mesure qu'on descend. Les phénomènes volcaniques auxquels nous assistons témoignent bien de la révolte des matières internes emprisonnées contre les obstacles que lui oppose l'enveloppe extérieure.