Les États-Unis offrent un portrait de plus en plus contrasté: la plupart des États avec le plus haut taux de vaccination sont ceux où le nombre de cas de coronavirus est à la baisse, et la plupart des États avec le plus faible taux de vaccination sont ceux où le
nombre de cas continue de grimper.
Ces derniers sont souvent ceux qui, en plus, présentent le plus haut d'hospitalisation, selon une compilation
publiée lundi par le
Washington Post. Le journal s'était livré à un exercice similaire il y a trois semaines, mais ne pouvait à ce moment qu'extrapoler sur le risque d'une quatrième
vague dans les États les moins vaccinés, si la tendance se poursuivait.
Or, elle se poursuit,
et plutôt qu'au niveau des États, c'est plus apparent encore au niveau des comtés: le
Post a comparé plus d'une centaine de comtés présentant les plus faibles taux de
vaccination (moins de 20% de leur population adulte) avec plus de 700 qui se trouvent à l'autre extrémité du spectre (au moins 40% de leurs résidents vaccinés).
Si cette tendance inversée devait se poursuivre dans les semaines à venir, elle pourrait être interprétée comme un signe avant-coureur de ce qui se passera
à l'échelle internationale, à mesure que les variants plus contagieux se répandront dans les
pays les moins vaccinés.
Mais en attendant, le problème à l'échelle d'un seul pays est que les non-vaccinés peuvent développer une illusion de sécurité, alors qu'ils voient restaurants et cinéma rouvrir dans la région voisine. De plus, la tâche des autorités sanitaires aux États-Unis est compliquée par le fait que les États aujourd'hui les moins vaccinés sont souvent ceux qui comptent la plus forte proportion de gens réfractaires au vaccin -dans certains cas, pour des raisons politiques.
Le variant delta, originaire de l'Inde, représentait 6% des nouvelles infections quotidiennes aux États-Unis,
en date du 8 juin. Les études, encore fragmentaires, accordent un moins haut taux d'efficacité aux différents vaccins après une seule dose (mais pas après deux doses). C'est ce variant qui est récemment devenu dominant en
Grande-Bretagne, avec 60% des nouvelles infections. entraînant une hausse globale des cas, qui a conduit le gouvernement
à annoncer, le 14 juin, qu'il
retardait le déconfinement prévu pour la semaine prochaine.