Une molécule améliore l'interaction sociale dans un modèle animal d'autisme

Publié par Isabelle le 16/10/2018 à 12:00
Source: CNRS-INC
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L'ocytocine améliore les symptômes liés à l'autisme, mais ce peptide ne peut traverser la barrière entre sang et cerveau. Un consortium de chercheurs, centré autour du Laboratoire d'innovation thérapeutique (LIT, CNRS/Université de Strasbourg), a découvert la première molécule non peptidique capable d'activer le récepteur de l'ocytocine. Baptisée LIT-001, elle a rétabli les interactions sociales parmi des souris présentant toutes les caractéristiques du spectre autistique. Ces travaux, publiés dans le Journal of Medicinal Chemistry, forment un premier pas sur la longue route vers un traitement médicamenteux de l'autisme.

Les troubles du spectre autistique affectent environ un enfant sur 59, de manière très variable. L'ocytocine, une hormone, a un effet positif sur ces troubles, mais, comme tous les membres de la famille des peptides, elle franchit extrêmement mal la barrière entre le cerveau et le sang et elle est rapidement dégradée. Elle ne peut donc pas être utilisée comme médicament. Des scientifiques, principalement issus du Laboratoire d'innovation thérapeutique (LIT, CNRS/Université de Strasbourg), ont découvert une alternative: la toute première molécule non peptidique stimulant les récepteurs de l'ocytocine in vivo.

Plusieurs molécules avaient déjà été identifiées comme agissant sur les récepteurs de l'ocytocine, mais soit elles bloquent le récepteur au lieu de l'activer, soit ce sont des peptides trop fragiles pour circuler dans le corps. Les scientifiques ont finalement identifié un premier bon candidat: LIT-001. Testé sur des souris modifiées génétiquement pour développer des traits caractéristiques du spectre du trouble autistique, LIT-001 a permis de rétablir à la normale leurs relations sociales.

Forts de ce succès, les scientifiques se lancent à présent dans l'optimisation de la molécule: trouver des analogues proches plus efficaces et compatibles avec les nombreux critères médicamenteux. À ce stade, l'équipe estime qu'il reste encore une bonne dizaine d'années de travaux et des centaines de millions d'euros d'investissement pour parvenir au bout du processus.

Ces travaux ont sollicité des membres du Laboratoire d'innovation thérapeutique (LIT, CNRS/Université de Strasbourg), du laboratoire Physiologie de la reproduction et des comportements (PRC, CNRS/INRA/IFCE), de l'Institut de génomique fonctionnelle (IGF, CNRS/Inserm/Université de Montpellier) et de la Plateforme de chimie biologique intégrative de Strasbourg (PCBIS, CNRS/Université de Strasbourg).

Référence publication:
Marie-Céline Frantz, Lucie P. Pellissier, Elsa Pflimlin, Stéphanie Loison, Jorge Gandía, Claire Marsol, Thierry Durroux, Bernard Mouillac, Jérôme A.J. Becker, Julie Le Merrer, Christel Valencia, Pascal Villa, Dominique Bonnet, Marcel Hibert
LIT-001, the First Nonpeptide Oxytocin Receptor Agonist that Improves Social Interaction in a Mouse Model of Autism Journal of Medicinal Chemistry – Septembre 2018
DOI: 10.1021/acs.jmedcehem.8b00697

Contacts chercheurs:
Marcel Hibert, LIT UMR7200, Université de Strasbourg
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