Limiter la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère est un des enjeux écologiques de demain. La société Petrosvibri SA, qui mène des explorations pour vérifier la présence de gisements de gaz naturel sous le lac Léman, a signé un accord scientifique avec l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) pour la création d'une chaire dédiée à l'étude du stockage souterrain et à long terme du CO2 .
Trouver des solutions pour capter les émissions de dioxyde de carbone (CO2) afin de les stocker dans le sous-sol est devenu une réelle préoccupation scientifique. C'est pourquoi une nouvelle chaire, dédiée au thème de la séquestration géologique de ce gaz à effet de serre, sera créée à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Ce poste, rattaché à la Faculté de l'environnement naturel, architectural et construit (ENAC), a été créé grâce à un financement de 2,5 millions de la société Petrosvibri SA. Récemment mis au concours, il est destiné à un
professeur assistant tenure track (engagé pour une durée de cinq ans). Le ou la titulaire entrera en fonction début 2011.
"C'est un domaine émergent, où beaucoup de questions scientifiques se posent encore", explique Lyesse Laloui, professeur de géo-ingénierie, directeur du Laboratoire de mécanique des sols à l'EPFL. Mieux connaître les interactions entre ce gaz et les roches hôtes de la séquestration sera l'une des priorités du nouveau professeur. Il s'agira notamment d'en étudier les réactions dans une variété de milieux géologiques, de conditions de températures, de profondeurs ou encore de mouvements tectoniques.
"Trouver des solutions constructives à la problématique du CO2 est urgent, et cette chaire est un bon moyen, pour notre pays, de contribuer à cette tâche", souligne Philippe Petitpierre, vice-président de Petrosvibri SA. Société anonyme suisse détenue à 66% par Gaznat SA et à 34% par Holdigaz SA, son but est de promouvoir la sécurité d'approvisionnement énergétique et la diversification des sources d'approvisionnement pour la Suisse.
Processus de séquestration du dioxide de carbone dans le sous-sol.
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Les recherches de Petrosvibri sous le Lac Léman
Depuis novembre 2009, Petrosvibri SA mène un forage sur la commune de Noville (VD), afin de vérifier la présence d'hydrocarbures liquides ou gazeux dans le sous-sol de cette zone du Chablais vaudois et valaisan. Selon les estimations, il existe 15% de chances pour que cet emplacement recèle bien du gaz naturel. Dans le meilleur des cas, les réserves pourraient couvrir l'équivalent des besoins en gaz de la Suisse pour les vingt prochaines années. Même si rien n'est trouvé, la structure géologique pourrait être utilisée comme un emplacement pour séquestrer du CO2 et être ainsi intégrée dans un réseau mondial de stockage de ce gaz.
La première phase de cette opération est en train de s'achever. La longueur du forage, qui suit un itinéraire en forme de coude depuis la rive, a atteint une longueur de plus de 3'900m. A chaque étape, des échantillons ont été prélevés, qui seront analysés dans les mois à venir. Bien que la présence d'un peu de gaz ait été constatée, celle-ci est trop faible pour en tirer des conclusions à ce stade. Les résultats définitifs concernant sa qualité et sa volumétrie ne devraient être connus qu'à la fin de l'année.