Cédric - Dimanche 16 Novembre 2025

🚀 Ce projet vise à fabriquer de la nourriture pour les astronautes... avec leur propre urine

La perspective de voyages spatiaux de longue durée vers la Lune ou Mars soulève une question fondamentale pour la survie des équipages: l'autonomie alimentaire. Loin de la Terre, le ravitaillement depuis notre planète devient rapidement impraticable, tant sur le plan logistique qu'économique. Cette contrainte pousse les agences spatiales à repenser complètement la production de nourriture dans l'espace.

L'Agence spatiale européenne s'est engagée dans une approche innovante pour résoudre cette équation. Son programme Terrae Novae soutient le projet HOBI-WAN, qui vise à tester une nouvelle méthode de production alimentaire directement en orbite. Cette initiative repose sur une collaboration entre des scientifiques et des industriels pour développer une technologie capable de fonctionner dans l'environnement spatial.



L'autonomie alimentaire dans l'espace



Les missions actuelles vers la Station spatiale internationale (ISS) bénéficient d'un approvisionnement régulier depuis la Terre. Cette solution, bien qu'efficace pour des séjours en orbite basse, atteint ses limites pour des destinations plus lointaines. Le transport sur de telles distances représenterait un coût prohibitif et poserait des difficultés techniques considérables. La recherche d'alternatives devient donc une nécessité pour l'exploration spatiale future.

La solution étudiée se nomme Solein, une poudre protéinée développée par la société finlandaise Solar Foods. Sur Terre, sa production utilise des micro-organismes qui transformeraient le dioxyde de carbone en nutriments grâce à un processus de fermentation gazeuse. L'originalité de cette approche réside dans son faible besoin en ressources externes, un avantage décisif pour des missions spatiales longues.

L'adaptation de cette technologie à l'espace nécessite cependant des ajustements importants. En microgravité, le comportement des fluides et des gaz change radicalement, ce qui pourrait affecter le processus de fermentation. Les chercheurs doivent donc repenser le système pour garantir son fonctionnement dans ces conditions particulières.

Une technologie en phase de test


La production de Solein dans l'espace implique une modification du processus terrestre. En effet, notre planète utilise de l'ammoniac comme source d'azote, mais l'ammoniac est difficilement disponible dans l'espace. Ainsi, la version spatiale remplacerait l'ammoniac par... de l'urée, un composé organique présent dans les urines des astronautes. Cette adaptation permettrait de recycler les déchets humains tout en fournissant les éléments nécessaires à la synthèse protéique.


Le projet entre maintenant dans une phase de développement intensif. Pendant huit mois, les équipes travailleront à concevoir un prototype capable de fonctionner dans l'environnement spatial. Ce travail préparatoire est essentiel pour identifier les problèmes techniques spécifiques à la microgravité et développer les solutions appropriées avant tout test en orbite.

La sécurité constitue une préoccupation majeure dans la conception du système. Le mélange d'hydrogène et d'oxygène nécessaire au processus présente des risques qu'il faut absolument maîtriser. Le futur équipement devra donc intégrer des dispositifs de sécurité très stricts pour pouvoir être utilisé à bord de la Station spatiale internationale sans danger pour l'équipage.
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