Il peut être difficile de prédire les éruptions volcaniques. Le magma sous un volcan contient des gaz dissous, notamment du dioxyde de carbone, qui s'échappent à la surface et peuvent être analysés avant, pendant et après une éruption en vue d'y repérer des indices quant à une prochaine éruption.
Il peut toutefois être dangereux de s'aventurer dans le cratère bouillonnant d'un volcan afin d'en évaluer la teneur en dioxyde de carbone. Le Groupe de recherche sur la volcanologie de l'Université McGill a fait équipe avec des chercheurs au Costa Rica et, ensemble, ils sont parvenus à recueillir des échantillons de dioxyde de carbone volcanique à l'aide de drones - entreprise que très peu avaient réussie avant eux.
Les chercheurs ont envoyé des drones dans le cratère de Poás, un volcan actif au Costa Rica. Ils ont mesuré la teneur en dioxyde de carbone des échantillons de gaz recueillis afin de suivre le niveau d'activité du volcan. Quelques braves membres de l'équipe sont aussi descendus dans le cratère pour prélever des échantillons au sol et ainsi valider les résultats produits par les drones. Les schémas particuliers des isotopes de carbones ont révélé qu'un changement chimique s'était opéré dans les gaz de dioxyde de carbone du volcan immédiatement avant une éruption importante, en 2017.
"Les drones peuvent être utiles pour la surveillance des volcans et pour les prévisions volcanologiques puisqu'ils nous donnent facilement accès aux gaz à l'intérieur des volcans,", indique Fiona D'Arcy, auteure principale et doctorante au Département des sciences de la Terre et des planètes. "La sécurité est l'élément le plus important à considérer ici: celle des populations qui vivent aux alentours du volcan et celle des chercheurs, et la sécurité en matière de vol en zone naturelle et en zone touristique."
L'article "New Insights into carbon isotopic systematics of Poás volcano, Costa Rica", par Fiona D'Arcy, John Stix et coll., a été publié dans le Journal of Volcanology and Geothermal Research.