Adrien - Vendredi 28 Novembre 2025

🌟 Première observation d'une éjection de masse coronale sur une autre étoile

Les éruptions stellaires extrêmes ont toujours captivé les astronomes, mais observer de tels phénomènes sur d'autres étoiles restait jusqu'à aujourd'hui un objectif insaisissable.

Grâce au satellite XMM-Newton de l'Agence spatiale européenne, une équipe a réalisé une percée en détectant pour la première fois une éjection de masse coronale provenant d'une étoile naine rouge. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur le comportement violent des étoiles.


Une impression d'artiste d'une grande étoile rouge libérant une explosion lumineuse. Des motifs tourbillonnants rouges et oranges entourent l'étoile, évoquant une activité intense. En arrière-plan, une petite planète bleue avec une traînée vaporeuse indique que son atmosphère est soufflée.
Crédit: Olena Shmahalo/Callingham et al.


Cette éjection de masse coronale se distingue par sa densité et sa vitesse impressionnante, atteignant 2 400 kilomètres par seconde. Une telle vélocité, rare même pour les éruptions solaires, possède l'énergie nécessaire pour arracher l'atmosphère de planètes orbitant à proximité. Les implications pour les mondes extrasolaires sont considérables, car cela remet en cause leur capacité à maintenir des conditions propices à la vie.

La détection a été possible grâce au radiotélescope LOFAR, qui a capté des signaux radio typiques des chocs provoqués par les éjections de masse coronale. En combinant ces données avec celles de XMM-Newton, les chercheurs ont pu confirmer la nature de l'événement et étudier les caractéristiques de l'étoile hôte. Cette approche collaborative a été essentielle pour valider l'observation.

L'étoile en question, située à environ 130 années-lumière, présente une masse équivalente à la moitié de celle du Soleil mais tourne sur elle-même vingt fois plus rapidement. Son champ magnétique, trois cents fois plus puissant que celui de notre étoile, explique l'intensité de l'éruption. Ces propriétés extrêmes sont courantes chez les naines rouges, les étoiles les plus répandues dans la galaxie.

Cette observation influence directement la définition des planètes habitables, au-delà de la simple présence dans la zone tempérée. Même un monde positionné idéalement peut voir son atmosphère détruite par de violentes éruptions stellaires, compromettant toute possibilité de vie. Les critères d'habitabilité doivent donc intégrer l'activité magnétique des étoiles.

Les résultats de cette étude, publiés dans Nature, soulignent l'importance des missions spatiales comme XMM-Newton pour explorer les phénomènes stellaires. À l'avenir, de telles découvertes pourraient aider à affiner la recherche de vie extraterrestre en identifiant les systèmes où les planètes ont une chance de conserver leur atmosphère malgré l'environnement hostile.

Les éjections de masse coronale



Les éjections de masse coronale, ou CME, sont des explosions massives de plasma et de champ magnétique provenant de la couronne stellaire. Elles se produisent lorsque l'énergie magnétique accumulée à la surface d'une étoile est soudainement libérée, projetant des particules chargées dans l'espace. Ce phénomène est bien connu pour le Soleil, où il peut provoquer des aurores boréales sur Terre, mais il affecte également d'autres étoiles.

Lorsqu'une CME entre en collision avec une planète, elle peut interagir avec son atmosphère et son champ magnétique. Si la planète n'a pas de protection suffisante, l'éruption peut éroder ou même détruire son atmosphère, rendant la surface inhospitalière. Cela explique pourquoi les astronomes étudient ces événements pour évaluer l'habitabilité des exoplanètes, en particulier autour d'étoiles actives.

La détection des CME sur d'autres étoiles repose sur des méthodes avancées comme la radioastronomie, qui capte les ondes émises lors des chocs. Ces signaux permettent de confirmer que du matériel a quitté l'étoile, sans quoi l'observation resterait indirecte. Comprendre ces éruptions aide à prévoir les conditions spatiales autour des systèmes stellaires lointains.

Les recherches sur les CME extra-solaires enrichissent notre connaissance de la météorologie spatiale et de son impact sur la vie. En identifiant les étoiles les plus turbulentes, les scientifiques peuvent mieux cibler les planètes où les environnements sont stables, accélérant ainsi la quête de biosignatures dans l'Univers.

La zone habitable des étoiles


La zone habitable, aussi appelée zone de Goldilocks, est la région autour d'une étoile où les températures permettent à l'eau de rester à l'état liquide à la surface d'une planète. Cette condition est considérée comme essentielle pour le développement de la vie telle que nous la connaissons. Cependant, la position dans cette zone ne garantit pas l'habitabilité, car d'autres facteurs entrent en jeu.


L'activité stellaire, comme les éruptions et les vents solaires, peut gravement affecter l'atmosphère d'une planète. Si l'étoile émet fréquemment des CME puissantes, même une planète dans la zone habitable peut perdre son atmosphère sous l'effet des radiations et des particules énergétiques. Ainsi, l'étude des étoiles actives, comme les naines rouges, est cruciale pour évaluer les risques.

Les naines rouges, étant les étoiles les plus communes, hébergent de nombreuses exoplanètes potentielles. Leur longévité et leur petite taille les rendent attractives pour la recherche de vie, mais leur forte activité magnétique pose des défis. Les observations récentes montrent que leurs CME peuvent être plus intenses que celles du Soleil, réduisant les chances d'habitabilité pour les planètes proches.

Pour affiner la recherche, les astronomes combinent des données sur la zone habitable avec des mesures de l'activité stellaire. Cela permet de créer des modèles plus précis pour identifier les mondes où la vie pourrait persister, en tenant compte non seulement de la distance à l'étoile, mais aussi de son comportement erratique et de ses impacts sur l'environnement planétaire.
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