L'apparition d'un nouveau sous-type viral chez l'être humain représente toujours un événement important pour la surveillance épidémiologique mondiale. Dans l'État de Washington, la confirmation d'une infection par le virus H5N5 chez un patient hospitalisé constitue une étape sans précédent. Cette souche, jusqu'ici principalement observée dans le règne animal, a franchi la barrière des espèces, attirant l'attention des chercheurs sur ses possibles implications. L'examen se concentre maintenant sur les propriétés de cet agent pathogène et les conditions réelles de sa transmission.
Cette situation s'inscrit dans une période de circulation intense de la grippe aviaire. Depuis plusieurs années, différentes souches font l'objet d'un suivi renforcé en raison de leurs conséquences sur la faune et les élevages. La découverte de ce cas humain, bien qu'isolé pour le moment, met en lumière l'utilité des dispositifs de veille sanitaire. Elle encourage à un examen approfondi des relations entre les activités humaines, la faune sauvage et l'apparition de maladies infectieuses.
Le premier cas humain de H5N5
La personne touchée par cette infection est un résident âgé du comté de Grays Harbor, présentant des antécédents médicaux sérieux. Son état a requis une hospitalisation début novembre, où les tests médicaux ont d'abord identifié un virus de type H5. Les analyses génétiques poussées réalisées par les autorités sanitaires ont ensuite conduit à caractériser le sous-type H5N5, une occurrence jamais documentée chez l'Homme. Le patient hébergeait chez lui plusieurs volailles domestiques, formant un scénario d'exposition jugé le plus vraisemblable.
L'investigation épidémiologique conduite par le département de la Santé de l'État de Washington tente de retracer le parcours de transmission précis. Les volailles domestiques du patient avaient été exposées à des oiseaux sauvages, qui représentent le réservoir naturel de ces virus. Bien que cette piste soit privilégiée, les recherches continuent pour exclure toute autre origine et saisir les conditions exactes ayant permis ce passage interespèce. Cette démarche est indispensable pour mesurer les menaces de transmissions ultérieures analogues.
L'annonce officielle de ce cas est intervenue le 14 novembre, conformément aux protocoles habituels de déclaration des maladies infectieuses émergentes. Les autorités sanitaires, notamment les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), indiquent que le niveau de menace pour la population globale est actuellement considéré comme modéré. Aucun autre cas associé à ce sous-type n'a été rapporté à ce stade, et aucune propagation entre humains n'a été observée, ce qui représente un facteur encourageant dans l'appréciation de la situation.
Un virus dans l'écosystème grippal
Le virus H5N5 appartient à la vaste famille des grippes de type A, définies par leurs deux protéines de surface: l'hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). Sa proximité avec le sous-type H5N1, déjà bien identifié et à l'origine de la majorité des infections humaines récentes, est manifeste. Ils possèdent la même protéine H5, qui conditionne largement leur aptitude à infecter les cellules. La distinction se situe au niveau de la protéine N5, dont l'impact particulier sur le comportement viral n'est pas encore entièrement compris par les scientifiques.
Selon les observations initiales communiquées par des spécialistes comme Richard Webby de l'hôpital St. Jude, cité par l'
Associated Press, le H5N5 semble présenter des caractéristiques très proches de celles du H5N1. Les symptômes constatés chez le patient – comprenant une forte fièvre et une gêne respiratoire – sont analogues à ceux causés par d'autres grippes aviaires graves. Cette ressemblance indique que les protocoles de soins médicaux et les mesures de prévention déjà établis conservent leur utilité face à ce nouvel agent pathogène.
La circulation persistante de ces virus au sein des populations animales permet aux agents pathogènes d'échanger et de combiner leur matériel génétique. Comme l'indique l'Organisation mondiale de la santé animale, cette diversité génétique peut mener à l'émergence de nouvelles variantes. L'identification du H5N5 chez l'Homme sert ainsi de signal quant à la capacité d'adaptation permanente de ce type de virus. Elle justifie le maintien d'une observation rigoureuse au sein des réservoirs animaux pour prévoir d'éventuelles modifications dans leur aptitude à se transmettre.