La plus petite planète du Système solaire, Mercure, ne cesse de nous surprendre. De nouvelles études révèlent que la planète continue de rétrécir, laissant des cicatrices géantes à sa surface.
Mercure, la planète la plus proche du Soleil, se contracte depuis des millénaires en raison de son refroidissement. Ce phénomène a créé d'énormes cicatrices, appelées lobate scarps, qui résultent du repliement de la surface rocheuse.
Cratères observés près du pôle sud de Mercure.
Crédit: NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington
Jusqu'à récemment, les géologues étaient incertains quant à la période de formation de ces cicatrices. Une nouvelle recherche publiée dans la revue Nature Geoscience a examiné de près ces lobate scarps et a découvert des fissures mineures, indiquant un mouvement au cours des 300 derniers millions d'années.
David Rothery, géologue à l'Open University au Royaume-Uni, et co-auteur de l'étude, a déclaré que ces cicatrices continuent de bouger, même si elles ont été formées il y a des milliards d'années. Il compare ce phénomène aux rides qui se forment sur une pomme en vieillissant.
Vue d'une grande escarpée formée par une faille sur Mercure, attribuée au rétrécissement du noyau de la planète.
Crédit: NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington
L'étude s'appuie sur des données fournies par la sonde Messenger de la NASA, qui a orbité autour de Mercure de 2004 à 2015. L'équipe a identifié des grabens, des fissures parallèles à une faille, à côté des lobate scarps. Ils ont daté ces roches en utilisant des informations sur l'impact des météorites sur la surface de Mercure.
En plus des grabens, le mouvement des lobate scarps peut également provoquer des "Mercuro-séismes", similaires aux séismes lunaires que nous avons mesurés. La mission européenne BepiColombo, prévue pour 2025, devrait fournir davantage d'informations sur la géologie de Mercure.