Publication - Mercredi 20 Janvier 2010

Pourquoi la lumière rend les migraines plus douloureuses

Tout le monde a pu en être témoin au moins une fois dans sa vie, la lumière accentue la douleur des individus souffrant de migraines et ces derniers essaient de la limiter en se reposant dans une pièce sombre.

Pour essayer de comprendre comment cette lumière peut exacerber la douleur chez les personnes souffrant de migraines, des chercheurs du Beth Israel Deaconess Medical Center et de l'école de médecine de Harvard à Boston ont étudié 20 individus non-voyants, 6 n'étant pas en mesure de distinguer la lumière du tout et 14 toujours capables de percevoir différentes formes de lumière. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Nature Neuroscience du 10 janvier 2010.

Sans surprise, la lumière n'a eu aucun impact sur la douleur liée à la migraine chez les 6 volontaires ayant un grave dysfonctionnement au niveau du nerf optique et incapables de distinguer la lumière. Au contraire chez les 14 autres volontaires, la lumière a induit une douleur durant une migraine. Dans l'œil de ces derniers, les bâtonnets et les cônes, qui permettent majoritairement la détection de la lumière au niveau de la rétine, sont non fonctionnels. Cependant, les scientifiques ont découvert que d'autres cellules photoréceptrices de la rétine, avec à leur surface des récepteurs à la mélanopsine, fonctionnent parfaitement. Cette mélanopsine a déjà été caractérisée comme un photopigment impliqué dans le sommeil et la régulation des rythmes circadiens et capable de réagir à la lumière, en particulier la lumière bleue. Il s'agit donc d'établir s'il existe un lien entre ce pigment et certains nerfs impliqués dans la transmission de la douleur. Une première approche utilisant le cerveau de rat a été effectuée par la même équipe de chercheurs. Ces derniers ont montré que des axones, ces longs prolongements de neurones, pouvant jouer un rôle dans la sensation de douleur se retrouvaient au contact des cellules avec des récepteurs à la mélanopsine à leur surface et impliquées dans la sensibilité à la lumière.

Auteur de l'article: Pierre-Alain Rubbo
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