Le Taxol, médicament anticancéreux était initialement extrait de l'écorce d'un arbre peu commun, l'if du Pacifique. Une étude annonce qu'un précurseur clé du médicament, le taxadiène, peut être produit en abondance par la bactérie
E. coli.
Cet exploit d'ingénierie génétique pourrait aboutir à une fabrication bon marché du Taxol. Au début des années 1990, on pouvait tirer 130 kilos de ce médicament à partir de 1000 tonnes d'écorce, ce qui exigeait d'abattre plus d'un demi-million d'ifs du Pacifique adulte. De nos jours, le Taxol est produit par des méthodes moins destructives, principalement par la conversion chimique d'une molécule apparentée extraite de l'if européen plus abondant ou à partir de cultures de cellules végétales. Ces deux derniers procédés demeurent cependant longs et ardus, rendant le Taxol encore cher. Comprendre et manipuler la biosynthèse de Taxol reste donc un défi pour les biochimistes et les ingénieurs en biotechnologie.
Parayil Kumaran-Ajikumar, du
Massachusetts Institute of Technology à Cambridge, et ses collègues ont désormais réussi à introduire les deux premières étapes de cette voie de biosynthèse chez
E. coli et à produire ainsi la substance chimique voulue, le taxadiène. Leur approche a tiré parti de la capacité à fermenter de
E. coli en utilisant plusieurs enzymes bactériennes et végétales. Un article Perspective associé envisage les nombreux facteurs intervenant dans l'ingénierie du Taxol et la possibilité de mettre au point des fermentations pour d'autres substances issues des plantes.