A l'aide du télescope spatial Spitzer, des astronomes ont découvert la preuve que des planètes pourraient très bien se former à partir des cendres d'étoiles mortes. En étudiant l'espace environnant un pulsar, vestige d'une étoile ayant explosé, ils ont observé un disque composé des débris éjectés durant les dernières convulsions d'une étoile. Il est possible que ces débris puissent à présent s'agglomérer pour finalement former des planètes.
Disque de débris autour d'une étoile morte
(vue d'artiste)
C'est la première fois que des scientifiques détectent des matériaux utiles à la construction de planètes autour d'une étoile qui s'est éteinte après une formidable explosion. Cette découverte représente également la pièce manquante d'un puzzle qui a débuté en 1992, lorsque le Dr. Aleksander Wolszczan de l'université de Pennsylvanie a découvert trois planètes entourant le pulsar PSR B1257+12. Ces planètes de pulsar, dont deux sont de la taille de la Terre, étaient les premières planètes jamais découvertes en dehors de notre Système Solaire. Les astronomes ont, depuis lors, trouvé des preuves indirectes que les planètes de pulsar s'étaient formées à partir d'un disque poussiéreux de débris, mais personne n'avait jusqu'ici directement détecté ce genre de disque.
Le pulsar à rayon X observé par Spitzer, 4U 0142+61, se situe à 13.000 années-lumière dans la constellation de Cassiopée. C'était autrefois une grande étoile lumineuse d'une masse comprise entre 10 et 20 fois celle du Soleil. L'étoile a sans doute survécu pendant 10 millions d'années, jusqu'à ce qu'elle s'effondre sous son propre poids il y a 100.000 ans et explose en supernova. Une partie des débris de cette explosion se sont finalement disposés en un disque gravitant autour des vestiges de l'étoile, ou du pulsar, à une distance d'environ 1,6 million de kilomètres et qui contient l'équivalent de dix masses terrestres de matériau.
Toute planète gravitant autour d'une étoile s'étant transformé en pulsar aurait été carbonisée lors de l'explosion de celle-ci. Le disque découvert par Spitzer pourrait correspondre à la première phase dans la formation d'un type nouveau et plus exotique de système planétaire, semblable à celui découvert par Wolszczan en 1992.
Systéme planétaire autour d'un pulsar
découvert par Wolszczan (vue d'artiste)
Des planètes de pulsar doivent baigner dans un rayonnement intense et sont certainement bien différentes de celles de notre Système Solaire. Elles comptent sans doute parmi les endroits les plus inhospitaliers de la galaxie en ce qui concerne l'apparition de la vie.