Le plancton calcaire de l'Océan Austral aurait contribué à l'élévation des teneurs en CO2 atmosphérique au cours de la dernière déglaciation (~18 600 - 11 500 ans) via une augmentation de la quantité de calcite sécrétée dans les eaux de surface et transférée vers les profondeurs. Ce processus, aussi appelé "la Contre Pompe des Carbonates", aurait été amplifié lors des périodes d'intensification des remontées d'eaux profondes dans l'océan Austral, ramenant en surface des eaux fertiles et riches en CO2, et favorisant notamment la production de squelettes plus lourds au sein du phytoplancton calcaire (coccolithophoridés).
Photographie d'un squelette (coccosphère) d''Emiliania huxleyi, appartenant à la famille des Noëlaerhabdaceae, pêchée dans le SE de l'Océan Pacifique au cours de la mission océanographique BIOSOPE (BIogeochemistry and Optics South Pacific Experiment) à bord du Navire Océanographique Atalante. Crédits: Luc Beaufort.
Ces travaux ont été menés par des paléoclimatologues des laboratoires français Géosciences Paris-Sud (Université Paris-Sud/CNRS), Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA, CNRS, UVSQ), Centre Européen de Recherche et d'Enseignement en Géosciences de l'Environnement (INRA, CNRS, Université Aix-Marseille, Collège de France, IRD) et suisse (Centre Oeschger) réunis au sein du projet INSU-LEFE-IMAGO (CHICO)¹. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Communications du 19 juin 2018.