Alors que nous dépendons de plus en plus des technologies électriques dans des besoins variés allant des téléphones portables aux véhicules par exemple, l'énergie est le moteur essentiel de leur fonctionnement. Cependant, l'épuisement des sources énergétiques et les limites des batteries représentent un défi majeur. Un chercheur libanais, Raja Yazigi, pourrait bien bouleverser cette donne grâce à une percée majeure dans le domaine des cellules photovoltaïques.
Imaginez un univers où recharger votre téléphone ou votre voiture électrique ne serait plus nécessaire. Cette utopie pourrait devenir réaliste plus tôt qu'on ne le pense, grâce à une récente innovation: des panneaux solaires capables de fonctionner sans interruption, y compris durant la nuit, sans recourir à des batteries. C'est le défi que Raja Yazigi s'est lancé, cherchant à exploiter l'énergie solaire en continu, qu'il s'agisse de la lumière du jour ou des ondes infrarouges nocturnes.
Yazigi a mis au point un matériau novateur, gardant jalousement sa composition secrète pour l'instant. Néanmoins, il a révélé que ce matériau de synthèse surpassait le silicium utilisé dans les cellules photovoltaïques traditionnelles, offrant une meilleure photoconductivité. "Pour une même quantité d'énergie reçue, notre matériau génère plus de courant électrique que le silicium actuel", a-t-il déclaré.
Ayant conclu la phase de recherche, Yazigi se tourne désormais vers la synthèse de ce matériau semi-conducteur révolutionnaire. Plusieurs laboratoires en France et dans des zones francophones ont été identifiés pour mener à bien cette mission. "Une fois les fonds réunis, estimés à au moins cinq millions de francs suisses, nous pourrons démarrer. La production du premier échantillon devrait prendre deux ans", a-t-il expliqué.
Malgré le coût initial de fabrication, Yazigi assure que cette technologie ne deviendra pas plus coûteuse que les panneaux solaires classiques à long terme. Il explique: "Mon choix s'est porté sur un alliage entre plusieurs atomes, une composition qui, bien que nouvelle, ne sera pas plus onéreuse que le silicium actuel."
Envisageant un marché orienté vers les entreprises du secteur solaire, Yazigi évoque des partenariats potentiels avec des fabricants de cellules solaires bien établis, tels que Suntech en Chine. "Cela pourrait révolutionner un marché de 200 milliards de dollars par an, avec une croissance annuelle de 30%, bénéficiant à de nombreux acteurs déjà en place", anticipe-t-il.
Yazigi reste réaliste quant à l'impact potentiel de son innovation. Bien qu'il reconnaisse que les poids lourds du secteur solaire en tireront profit en premier lieu, il espère que cette avancée puisse bénéficier à l'ensemble du monde, en particulier aux pays arabes. "Nous pourrions équiper des maisons, des véhicules, voire alimenter des mini-usines de désalinisation autonomes dans la région, créant ainsi des opportunités d'emploi", envisage-t-il, gardant toujours le Liban au cœur de ses aspirations.