L'obélisque égyptien de la Place de la Concorde à Paris pourrait cacher des messages hiéroglyphiques destinés à l'élite de l'Égypte ancienne. Ces inscriptions, visibles uniquement sous certains angles, glorifient le pharaon Ramsès II et son lien divin avec les dieux.
Jean-Guillaume Olette-Pelletier, égyptologue à l'Institut Catholique de Paris, a étudié de près l'obélisque lors de travaux de restauration en 2021. Il a découvert des inscriptions qui, selon lui, étaient conçues pour être vues par les nobles égyptiens lors de leur passage en bateau sur le Nil, renforçant ainsi l'autorité divine de Ramsès II.
L'obélisque égyptien vieux de 3 300 ans, aujourd'hui à Paris.
Image Wikimedia
Les hiéroglyphes mentionnent également Amon, le dieu principal de Thèbes, et Horus, fils d'Osiris et d'Isis. Ces inscriptions, situées près du sommet de l'obélisque, étaient probablement destinées à être vues lors de la fête d'Opet, un événement annuel en l'honneur d'Amon.
Olette-Pelletier suggère que certaines inscriptions peuvent être lues différemment selon la direction, révélant des messages cachés comme le nom complet de Ramsès II ou des affirmations sur son immortalité. Ces découvertes pourraient offrir un nouvel éclairage sur les techniques de propagande utilisées par les pharaons.
Cependant, certains experts, comme Filip Taterka de l'Académie polonaise des sciences, expriment des réserves. Ils soulignent que la visibilité de ces inscriptions depuis le Nil reste à démontrer, en attendant la publication détaillée des recherches.
Les travaux d'Olette-Pelletier seront publiés dans la revue
Égypte Nilotique et Méditerranéenne, offrant ainsi une base solide pour une analyse plus approfondie. Cette étude pourrait enrichir notre compréhension de la communication politique dans l'Égypte ancienne.
L'obélisque, offert à la France en 1830 par l'Égypte, continue d'être étudié. Ces nouvelles interprétations ouvrent des perspectives inédites sur son rôle dans l'Égypte antique.
Comment les hiéroglyphes servaient-ils de propagande politique ?
Les hiéroglyphes n'étaient pas seulement un système d'écriture mais aussi un outil de propagande. Les pharaons les utilisaient pour légitimer leur pouvoir en affirmant leur lien divin avec les dieux. Ces inscriptions, souvent placées dans des endroits stratégiques, étaient destinées à être vues par l'élite, renforçant ainsi leur autorité.
La complexité des hiéroglyphes permettait également de coder des messages multiples, accessibles uniquement à ceux qui maîtrisaient parfaitement cette écriture. Cela créait une distinction claire entre l'élite éduquée et le reste de la population.
Enfin, les fêtes religieuses, comme la fête d'Opet, étaient des occasions idéales pour diffuser ces messages. Les processions et les cérémonies attiraient une foule importante, dont les membres de la noblesse, qui pouvaient ainsi être impressionnés par la grandeur du pharaon.
Quel était le rôle des obélisques dans l'Égypte ancienne ?
Les obélisques étaient des monuments symboliques, souvent érigés devant les temples pour honorer les dieux. Ils représentaient un lien entre la terre et le ciel, matérialisant la présence divine parmi les hommes. Leur hauteur et leur forme pointue symbolisaient les rayons du soleil.
Ces monuments étaient également des supports privilégiés pour les inscriptions hiéroglyphiques. Les textes gravés sur leurs faces racontaient les exploits des pharaons et leurs relations avec les dieux, servant ainsi à immortaliser leur règne.
Enfin, les obélisques avaient une fonction politique. Leur déplacement ou leur offrande à d'autres nations était un acte diplomatique, comme en témoigne l'obélisque de la Place de la Concorde, offert à la France par l'Égypte.