Redbran - Lundi 20 Mai 2024

Ce nouveau syndrome grave lié au COVID-19 intrigue les chercheurs

Des chercheurs ont mis en lumière une nouvelle menace pour la santé liée au COVID-19. Un syndrome auto-immun récemment découvert pourrait entraîner des complications sévères, en particulier pour les poumons.


Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les médecins et chercheurs ont observé diverses conséquences à long terme de l'infection par le coronavirus. Parmi ces effets, des troubles auto-immuns ont été identifiés, soulignant les interactions complexes entre le virus et notre système immunitaire. Des études récentes révèlent l'émergence d'un nouveau syndrome auto-immun rare mais grave.

Ce syndrome, nommé MIP-C (MDA5-autoimmunity and interstitial pneumonitis contemporaneous with the COVID-19), se caractérise par une attaque du système immunitaire contre le corps lui-même. Le Dr Dennis McGonagle de l'Université de Leeds et son équipe ont identifié 60 cas de ce syndrome, détaillés dans une publication récente dans eBioMedicine. La maladie présente des similitudes avec la dermatomyosite MDA5, mais affecte principalement des personnes d'origine européenne, contrairement à la forme traditionnelle qui touche surtout les femmes d'origine asiatique.


Le MIP-C implique la présence d'anticorps anti-MDA5, une protéine normalement impliquée dans la détection des virus à ARN comme le COVID-19. Ces anticorps induisent une inflammation qui peut sévèrement endommager les poumons, rendant parfois nécessaire une greffe pulmonaire. Une étude menée par le Dr Pradipta Ghosh de l'Université de Californie a mis en évidence une activité anormale du gène IFIH1 chez les patients atteints du MIP-C, menant à une production excessive de la protéine inflammatoire IL-15.

L'apparition soudaine de nombreux cas en 2021 suggère que l'exposition massive au COVID-19 pourrait avoir joué un rôle. Les chercheurs pensent que le contact avec l'ARN du coronavirus pourrait déclencher la production d'anticorps anti-MDA5 chez certaines personnes, provoquant ainsi la maladie. Cependant, ils n'ont pas établi de lien direct entre les vaccins COVID-19 et l'apparition de MIP-C, soulignant plutôt l'importance de la surveillance des effets à long terme du virus lui-même.

La reconnaissance de ce syndrome a des implications importantes pour les médecins. En effet, le MIP-C peut nécessiter des interventions spécifiques et une surveillance attentive des patients atteints de COVID-19 ou ayant été en contact avec le virus. La diminution des cas observée en 2022 pourrait indiquer une adaptation progressive du système immunitaire ou une réduction des expositions virales grâce aux mesures de santé publique et aux vaccinations.

Les chercheurs continuent d'étudier ce syndrome pour mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont plus vulnérables à cette réponse immunitaire. Des séquences génétiques spécifiques semblent protéger certains individus de la réponse inflammatoire excessive, ouvrant des perspectives pour des traitements ciblés à l'avenir.
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