Publication dans la revue
Genes and Development: des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles (IRIBHM) découvrent un nouveau rôle pour BRCA1 dans la régulation de la survie des cellules souches de la peau.
L'ADN, qui contient notre information génétique, est constamment soumis à des dommages. S'il n'est pas correctement réparé, ces dommages peuvent entrainer la mort cellulaire, ce qui peut à son tour conduire à l'épuisement des tissus et au vieillissement, ou induire des mutations provoquant la prolifération incontrôlée des cellules et donc le cancer. BRCA1 est un gène-clé servant d'intermédiaire lors de la réparation de l'ADN. Des mutations de ce gène peuvent conduire aux cancers héréditaires et sporadiques du sein et aux cancers de l'ovaire chez la femme.
Dans cette étude, les chercheurs dirigés par Cédric Blanpain, MD / PhD, Professeur à l'Université libre de Bruxelles (ULB) et chercheur WELBIO ont montré un rôle essentiel de Brca1 pour le maintien des cellules souches du follicule pileux.
Peggy Sotiropoulou (IRIBHM, Faculté de Médecine) et ses collègues ont montré que lors de la suppression dans l'épiderme du gène associé au cancer du sein Brca1, les cellules du follicule pileux montrent des niveaux élevés de dommages à l'ADN et de mort cellulaire, induisant une hyperprolifération et enfin un épuisement des cellules souches du follicule pileux ce qui conduit à la dégénérescence du follicule. En revanche, les autres types de cellules souches situées aussi dans l'épiderme, qui forment la barrière de la peau et les glandes sébacées, sont maintenues et continuent à fonctionner normalement malgré l'absence de BRCA1, ce qui démontre un rôle différent pour ce gène dans les différents types de cellules souches chez l'adulte. "Nous avons été très surpris de voir que les différents types de cellules souches résidant dans un même tissu peuvent présenter des réponses radicalement différentes suite à la suppression du même gène crucial pour la réparation de l'ADN", commente Peggy Sotiropoulou, premier auteur de cette étude.
Ce travail est très important pour comprendre les mécanismes de réparation de l'ADN dans différents types de cellules souches adultes et à différents stades de leur activation. Si d'autres cellules souches, présentes dans le reste du corps, requièrent aussi BRCA1 pour leur survie, nos résultats peuvent potentiellement expliquer pourquoi des mutations BRCA1 chez les femmes conduisent préférentiellement au développement de cancers du sein et de l'ovaire.
Ce travail a été financé par le FNRS, le programme d'excellence CIBLES de la Wallonie, une bourse de chercheur de la Fondation Contre le Cancer, la Fondation ULB, le Fonds Yvonne Boël, et le Fonds Gaston Ithier ; il est soutenu par une bourse "starting grant" du European Research Council (ERC) et par le programme EMBO Young Investigator.
Référence de la publication:
Panagiota A Sotiropoulou, Andrea E. Karambelas, Maud Debaugnies, Aurelie Candi, Peter Bouwman, Virginie Moers, Tatiana Revenco, Ana Sofia Rocha, Kiyotoshi Sekiguchi, Jos Jonkers and Cedric Blanpain.
"BRCA1 deficiency in skin epidermis leads to selective loss of hair follicle stem cells and their progeny", Genes and Development, January 1th 2013