Alstom, la SNCF et RFF s'apprêtent à battre officiellement leur propre record de vitesse pour train classique demain mardi. En réalité, la rame expérimentale V150 (pour 150 m/s - soit 540 km/h) a déjà atteint officieusement 559 km/h, il s'agira essentiellement d'homologuer une performance de 540 km/h.
Alstom et la SNCF étaient déjà détentrices du record acquis le 18 mai 1990 lorsqu'une rame de TGV Atlantique avait atteint la vitesse de 515,3 km/h. Peu de temps avant la tentative de record, la SNCF a rendu public les caractéristiques de la rame d'essai.
Description de la rame V150
Sous l'apparence d'une rame duplex classique raccourcie à une configuration composée de 2 motrices et 3 wagons, se cache un prototype du remplaçant du TGV, l'AGV (Automoteur à Grande Vitesse). En réalité, le wagon central de la rame expérimentale est lui aussi moteur et entraîne les roues sur lesquelles il est posé. Sur les 8 bogies de la rame V150, 6 ont un rôle de propulsion.
L'aérodynamisme a lui aussi été revu, les ingénieurs d'Alstom ont ainsi diminué la résistance à l'avancement de 15 %. Ce gain est d'autant plus important que la majorité des contraintes à la très haute vitesse se situe au niveau de l'écoulement de l'air. Les passages entre wagons ont été agrémentés de joints en caoutchoucs afin de provoquer moins de turbulences. Les soubassements et le toit des rames ont été re-carénés. L'importance de l'interaction avec l'air est telle qu'en cas de vent supérieur à 60 km/h, la tentative de record serait reportée à jeudi.
Le programme AGV a pour but de remplacer les rames doubles par des rames composées de wagons moteurs. Les bogies attachés aux wagons moteurs assureront un rôle de propulsion, seuls les bogies situés entre deux wagons non moteurs seront en roues libres. L'idée serait de répartir la charge motrice sur l'ensemble de la rame et de réutiliser l'espace des motrices situées au milieu des rames doubles et en partie des motrices situées aux extrémités. La capacité de transport serait ainsi augmentée de 20 %. Au total, un tiers des voitures d'un AGV se partagerait la motricité du convoi.